Dios - Puttin It Down
Voilà ! mes valises sont sur le point d'être bouclées et je m'en vais demain midi. Mes derniers jours à Tunis sont souvent teintés de mélancolie, d'autant plus quand ils sont synonymes d'étape cruciale.
Je me souviens encore de cette dernière journée de vacances de Noël 2005/06. En me couchant dans mon lit le sommeil n'est pas venu. Tout ce à quoi je pouvais penser en étouffant mes sanglots d'angoisse et joie mêlées c'était que la prochaine fois que je dormirais dans ce lit, je ne serais plus en prépa, seule certitude réconfortante de la 5/2. Ah la la cette satanée 5/2 où l'on croit que l'on est piégé dans une boucle infinie et qu'après les concours bim! on reviendra en début d'année... Mais ne ressassons pas les sombres névroses de la prépa !
En effet toutes mes craintes n'étaient que des névroses, j'ai fini par venir à bout de la prépa, et de l'école, ce qui fut singulièrement moins traumatisant sans toutefois être plus aisé - oui bon après la prépa chacun se plaît à faire croire qu'il est devenu un cancre incorrigible alors faites-moi le plaisir de gober ça sans broncher.
Tout ça pour en revenir à ce jour et au fait qu'à trop ressasser une même abstraction on en devient incapable de croire à sa réalité physique. En français ça veut juste dire que je crois de moins en moins possible que dans une semaine je serai à Rio, et dans deux à Bogota et dans trois peut-être dans la jungle à faire jaillir du pétrole. Je me suis tellement figuré cette idée comme 'encore loin dans le temps' et bien sûr dans l'espace, que maintenant j'ai l'impression qu'il va forcément se passer une catastrophe ou un truc qui fait que ça n'arrivera plus et que je retomberai dans un état d'attente ou plutôt de torpeur si familier depuis quelques mois déjà. D'ailleurs ces quelques mois je n'en garde finalement que très peu de souvenirs. Une série de jours rythmés par des cours particuliers certes (qui m'ont servi de baume à l'ego et par là-même au cœur en voyant que je savais encore faire des maths de prépa !) mais rythmés surtout par cette expectation, cette projection dans un futur qui semblait ô combien lointain.
Mais il faut savoir s'arrêter et embrasser sa destinée. Alors au revoir Tunis, la prochaine fois que je dormirai ici inchallah (après cette nuit s'entend), je serai ingénieur terrain :-)
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