"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mercredi 31 mars 2010

Info / Intox

Au bout d'un mois de vie ici, je pense pouvoir consacrer un post à lever les incertitudes sur quelques idées reçues répandues dans le monde sur la Colombie !

Idée reçue No 1 - Les Farcs
Il est communément admis que la Colombie est une jungle urbaine, avec couvre-feu, sirènes d'alarmes, et bien sûr des Farcs chevelus, moustachus, barbus, poilus et suintant l'homme postés à tous les coins de rue, armés d'une kalachnikov à l'épaule droite, d'un revolver à la hanche gauche et de plusieurs lames de différentes tailles disséminées ici et là dans leurs vêtements.
On vous ment !
Bogotá en tous cas est une grande métropole, avec ni plus ni moins de violence que toute autre ville de la même dimension. Il y a des quartiers dangereux et d'autres quartiers safe, dans lesquels on peut se promener sans risquer de se faire kidnapper toutes les 5 minutes. L'espérance de survie en étant étranger est grande, suffisamment pour ne pas s'en préoccuper. Bref on ne vit pas cloîtré chez soi, et on ne se sent pas en danger dans la rue !

Idée reçue No 2 - Le café
Je suis venue, j'ai vu, et j'ai bu, et waouh ! Le café ici est TOUJOURS bon ! T'as beau le prendre dans un bui-bui, il a beau être filtré par des espèces de collants de plusieurs couches à la couleur douteuse, le café ici est TOUJOURS bon je le répète. Et pas cher en plus. Et bon ! Bref le café colombien est une valeur sûre, idée reçue confirmée !

Idée reçue No 3 - La coke
Ne m'adonnant pas moi-même à ce genre de passe-temps, j'ai dû mener quelques sondages d'opinion auprès d'autochtones afin d'être fixée sur le sujet. Les Colombiens de manière générale disent ne jamais y avoir été exposés, alors que certains étrangers disent en avoir vu prendre sous leurs yeux. Il est difficile de savoir si l'échantillon sondé était représentatif de la population. Tout ce que je peux dire de manière positivement sûre, c'est que personnellement je n'ai rien vu, et rien senti. Pour ce que j'en pense, l'exposition de la population à la cocaïne doit être la même que dans toute autre grande ville, un truc un peu hype réservé à une population plutôt favorisée, la seule différence étant peut-être que vu la proximité de la source, ici la came est potentiellement de meilleure qualité (ou en tous cas moins coupée).

Idée reçue No 4 - La salsa
De loin, pour nous, étrangers, dès qu'on entend de la musique en espagnol avec un peu de rythme, on pense salsa. Sachez qu'on est complètement à côté de la plaque. Ici, tout le monde peut trivialement faire la différence entre merengue, reggaeton, salsa, samba, rumba et d'autres types plus locaux tels que le pasillo ou la cumbia. Me demandez pas comment ils font, j'en ai aucune idée, et pour moi tout ça, globalement, ça reste vaguement de la salsa ! Ce qui est sûr, c'est qu'ici on entend de la musique à tous les coins de rue. Les restos mettent la musique à fond, les vendeurs de rue ont une radio pour mettre l'ambiance, certaines personnes se baladent avec leurs enceintes et quelques voitures tunées font office de DJs dans certains quartiers.

Idée reçue N0 5 - Ingrid
Alors là, cherchez même pas, ici tout le monde s'en tape ! Elle est quand même relativement petite joueuse : ici tout le monde n'a d'yeux que pour un soldat, enlevé il y a DOUZE ans, vers l'âge de 18 ans...

mardi 30 mars 2010

Paris ils t'aiment !

Un truc qui ne rate jamais par ici, c'est l'effet parisien. Au moment où l'on apprend que tu as vécu à Paris, six ans, on te vénère comme un roi ! WAAAAAAAAAAAOUH, PARIIIIIIIIIS, la CHAAAAAAAAAAAAANCE, SUPEEEEEEEEEER !

Dans mon équipe, quasiment tout le monde a visité Paris (pour leur formation). Souvenez-vous que je ne suis pas avec des gens de mon sous-segment ici à Bogotá, mais que je suis avec les gens qui font leur formation à Paris.. Alors ça ne fait que renforcer l'effet d'admiration. - Ohhh j'aimerais tellement y viiiivre, ne serait-ce qu'un an. Dis c'est comment la vie là-bas, qu'est-ce que tu en as pensé ?

Et là y a comme un blanc. C'est vrai, chaque fois qu'on me pose cette question je bloque. Aucun recul sur ces six années passées à Paris. Alors je bafouille un truc genre dissert' de philo de Terminale : Thèse "Paris c'est génial, super ville niveau culturel, sorties, ciné.." et toutes les salades de touriste du même genre ; Antithèse "Mais tu sais Paris c'est pas que ça, le climat pue, le métro aussi, et personne ne sourit" bref les bons vieux clichés de Parisiens blasés ; Synthèse "Mais l'essentiel c'est d'avoir pu y vivre et comprendre la mentalité, et de la même façon que j'étais ravie à mon arrivée là-bas, j'avais hâte de partir pour découvrir d'autres contrées, et ici c'est différent, mais tout autant génial..."

Voilà mais maintenant je me demande. Pourquoi n'ai-je aucun recul ? Il faut que j'y réfléchisse quand même ! Alors voilà, je pense que quand je suis arrivée là-bas, j'y allais en mode "je m'installe" et non pas "je suis de passage". Je n'ai jamais pris le temps de noter sur un calepin les impressions que j'avais face à l'invasion de pigeons obèses et estropiés qui sévissait à l'époque, ou face aux SDF dont la présence gêne tout autant que l'odeur. Je n'ai jamais pris la peine de profiter d'une éclaircie pour prendre en photo la Statue de la Liberté du Jardin du Luxembourg, victime inconsidérée de son emplacement pour le moins dissimulé, ou de ses deux autres soeurs parisiennes.

Car je savais que j'en aurais pour au moins 5 ans, ce qui représentait à l'époque plus du quart de mon existence, donc le bout du monde ! D'ailleurs j'ai mis QUATRE ans avant d'aller au Sacré Coeur ! Et SIX ans pour monter au sommet de l'Eiffel Tower !! (et j'attends toujours pour le Flying Boat) Une vraie parisienne (blasée) en somme. Et c'est vrai que j'étais contente de partir. Mon quartier n'avait plus le même attrait depuis le drame d'août ; mon appart n'était plus aussi douillet depuis que j'y avais vu une souris dans les WC (BERK BERK BERK et quelques jours plus tard j'en ai vue une autre dans un resto à deux rues, peut-être était-ce la même). Sans parler du temps de chien, du métro et des Parisiens !

Bref je crois surtout que j'étais arrivée à un point clé de la vie où si on reste par non-choix, on risque de rester pour la vie, et sans l'avoir choisi. Mais rassurez-vous, j'aime toujours Paris :)

lundi 29 mars 2010

Premier job imminent

Ça fait plus de 15 jours que mon départ est repoussé. Je parle ici de mon départ pour le premier job auquel je vais participer (assister serait un terme plus correct je pense). Au fait, un job, c'est une mission sur plateforme pétrolière.

Je devais partir demain pour Yopal puis rejoindre le puits, à quelques heures de route de là. D'ailleurs on a déjà envoyé tout le matériel, d'où mon boulot plus logistique de ces derniers jours (j'étais responsable de m'assurer qu'on envoyait bien tout ce dont on aurait besoin). Pour faire court le but de ce job est de rendre le puits exploitable. Il est déjà construit, aménagé et tout, mais maintenant il faut isoler les différentes formations d'hydrocarbure à l'intérieur à l'aide de packers, et mettre en place un système de tuyauterie pour gérer la production. De la plomberie en somme, et je trouve ça vraiment intéressant. Bon en vrai y a du boulot d'ingénierie derrière, car on doit maîtriser à tout instant les pressions internes et ce qui sort de notre puits, pour éviter tout accident du genre blowout (cf. illustration..), car même si ça rend super bien en photo, le client aime pas trop en général !


Voilà en attendant, notre client (Cepcolsa) nous a demandé de ne venir que dans deux-trois jours... Alors on attend, et j'étudie, pour tuer le temps. Je me croirais presque de retour en prépa !

Mais au fait Jamie, un packer, c'est quoi ? Pour faire simple imaginez vous qu'un puits de pétrole c'est comme un verre vide plongé dans une cuve (quasi vide) avec au fond du coca. Le verre, c'est ce qu'on appelle casing. On veut pas salir notre verre, parce qu'un verre ça coûte cher et c'est très large. Alors on plonge une paille, ce qu'on appelle le tubing, à l'aide de laquelle on va essayer de récupérer le coca. Bien sûr il faut faire des petits trous sur les parois du verre, tout au fond, pour que le coca passe. Mais après comme on ne veut surtout pas risquer de salir tout le verre, on doit seller l'espace entre la paille et le verre, le plus proche possible du fond. Et c'est là que cette ingénieuse analogie trouve ses limites, parce que j'ai beau chercher, je ne trouve aucun élément qui jouerait ce rôle dans la vie quotidienne. Mais au boulot, on appelle cet élément le packer ! En plus il a cela de génial qu'il permet aussi d'isoler la pression tout en bas, et d'éviter les fuites de gaz inopinées, tout en soutenant la paille (imaginez une paille en métal de plusieurs centaines de mètres) et en la maintenant bien au centre. Après je rentre pas dans les détails techniques (sauf si vous insistez) de quand et comment fixer le packer à la paroi, comment le désolidariser. Comment choisir The Packer parmi la collection que nous avons, comment gérer quand il y a plusieurs formations dans le même puits, etc. Et je ne vous parle ici que des packers, mais en bons plombiers que nous sommes, nous avons bien d'autres tuyaux...

dimanche 28 mars 2010

Identité (Inter)nationale ?

J'ai dormi tôt cet après-midi (pour une fois je suis rentrée chez moi avant le coucher du soleil, enfin juste avant hein, faut pas rêver !) ce qui fait qu'après six heures de sommeil, plus moyen de fermer l'oeil - est-il besoin de mentionner que c'est précisément ma quantité de sommeil journalière en ce moment ?

Alors je réfléchis. C'est rare d'avoir du temps, alors que dire du temps de penser ! Ça fait bizarre après cinq mois durant lesquels j'avais du temps à revendre.

Je pense à toutes ces questions d'identité. J'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs étrangers ici, même si l'on n'est pas nombreux. Il y a ceux que l'on repère de suite, à leur teint, au fait qu'ils s'expriment en anglais. C'est toujours marrant d'essayer de deviner d'où vient quelqu'un, surtout après parfois plusieurs mois voire plusieurs années de vie ici. Il y a ceux qui se fondent dans la population, mais qui ne s'en rendent pas encore compte. J'ai rencontré un Français vivant en Amérique du Sud et marié à une Équatorienne qui s'est vexé comme un pou quand j'ai noté qu'il avait un accent local quand il parlait la langue de Molière (je ne savais pas encore que Français il était). Il y a ceux qui considèrent qu'ils vivent encore là-bas chez eux et ne sont ici que de passage, quand bien même ils sont ici depuis plus d'un an et sont partis pour rester encore un moment. Défense inconsciente de leur identité ou simple absence de réflexion à ce sujet ? Il y a ceux qui s'adaptent, comme cet Anglais croisé ici qui avait vraiment un visage caractéristique, et qui au bout d'un an de vie ici, arbore casquette, barbe et accent américain...

Ici pour simplifier les choses je dis que je viens de Tunisie, rapport à ma couleur de peau et à mon prénom. Si je ne revois pas la personne, ça passe. Mais si c'est quelqu'un avec qui je suis amenée à discuter un peu plus longtemps, ou à qui je dois donner mon nom, les questions sous-jacentes ne tardent jamais. C'est fatigant, mais c'est comme ça. A chaque nouveau départ, ça ne manque jamais. J'ai un prénom compliqué, un nom qui prête à confusion, une histoire mouvementée. C'est moche à dire mais depuis toute jeune parfois je me sens déracinée. Pas intrinsèquement, loin de là, je sais très bien qui je suis et ce que je suis, mais plutôt à cause des autres, de cette norme, de ce que la plupart des gens expérimentent et s'attendent à entendre du fait que bien souvent ils aient du mal à assimiler que l'on puisse avoir une, deux, ou plusieurs cultures différentes, aussi simplement que l'on ait plusieurs frères et soeurs et que l'on se sente autant parent de l'un que de l'autre. Oui d'accord mais toi, d'où tu viens ? Euh...........

Je réalise aussi peu à peu que tout ce que je vois ici, tout ce que je vis, je ne peux pas vraiment le partager, à part au travers de ce blog ou de mails. Que je le veuille ou non je change en cela qu'il m'est donné de connaître une autre culture, que les miens ignorent. Je me différencie au sens cellulaire du terme, et m'éloigne ainsi un peu plus chaque jour de ce que j'étais. D'où vient-il que les voyageurs des temps passés étaient si solitaires et finissaient en nomades du monde ? Je commence à avoir ma petite idée... Aujourd'hui mon bon vieux rock indé me manque, mais gageons qu'une fois loin d'ici j'écouterai avec autant de nostalgie salsa, raggaeton et autre rumba.

samedi 27 mars 2010

Finalement !

Depuis hier nous préparons ici le premier job sur lequel je vais travailler. Le puits se situe vers Yopal, donce je connais au moins déjà l'aéroport ! Je suis supposée partir mardi, avec un opérateur de Barranca (ma future base).

Hier on a fini vers 23h et ce matin réveil aux aurores pour être à la base à 6h30 !!! Mais le travail est intéressant. Peu de boulot manuel, plutôt logistique, d'inventaire, de système D.

J'ai encore pas mal de boulot alors je vous en dirai plus avec des images dès mercredi je pense !!

Ciao les loulous profitez du printemps qui semble poindre, ici le climat est un éternel renouvellement du même cycle journalier !

mercredi 24 mars 2010

Voyage éclair

Ce matin la journée commençait bien, tout le monde ou presque étant sur plateforme, je n´avais presque pas de boulot, en tous cas aucune tâche ingrate de manutention. J´avais même eu le temps d´étudier et de traîner sur Facebook, c´est dire !
Jusqu'à ce que l´on m´annonce que T, l´autre fille de l'équipe (personne adorable au passage, avec qui je m´entends super bien), partie lundi sur plateforme, à 8h de Bogota, avait appelé alarmée parce qu'elle avait oublié d´emporter un outil avec elle.
Ni une ni deux Shiponga décide de m´envoyer à la rescousse ! En fait j'ai pour mission, que je l'accepte ou non, d´accompagner le-dit outil à bon port jusque Yupal où une voiture l'attend. En gros je joue les facteurs.
Pas le temps de réfléchir, je retire mon coverall (ma seconde peau), fourre mes affaires et mon PC dans mon sac à dos en prévision de l'attente a l'aéroport, alors qu'une voiture m'attend déjà. Un cinglant ¨pas la peine de pc c´est plus safe de le laisser ici¨ m´a dépecée de tous mes rêves de liberté virtuelle. C'est le sac léger et le cœur lourd que je m´en suis allée.
Me voilà embarquée pour un Aller/Retour pour Yopal, petite ville chaude et verte située un peu au Sud de Bogota, à moins d'une heure d'avion.
Dans le bui-bui minuscule qui nous sert d´aéronef (30 places assises j'ai compté), j'ai la surprise de retrouver un visage familier (le gag) : il s'agit d'un collègue d'un autre segment rencontre le weekend précédent en formation QHSE. Il part pour un puits, lui.
A Yopal je livre mon trésor à qui de droit, et délestée de ce précieux de 15 kilos, une clé toute rouillée, je peux m´adonner à mon activité du reste de la journée : attendre mon vol retour à l'aéroport, et sans PC. A l'aéroport car paraît-il niveau secu ça laisse à désirer par ici ; sans PC pour les raisons que l'on sait.
Heureusement le collègue sus-mentionné retrouve ici son équipe et ils prennent une heure pour déjeuner. Il est Turc et ses compères sont un Anglais, un Vénézuelien et deux Colombiens.
Heureusement aussi que l'office du tourisme local a mis à disposition sur place un PC à connexion certes très limitée, mais CONNECTE !

Voilà comme je n´ai rien d´autre à raconter et que j´ai du temps à partager (et que ça se fait rare), je vais en profiter pour vous faire part d´une autre tendance locale que j´ai pu observer très vite et que chaque jour qui passe ne fait que confirmer.

En Europe (et en Tunisie), l´appareil dentaire est un passage oblige de tout adolescent boutonneux qui se respecte, un rite sacre, un peu comme les Masai qui a la puberte doivent tuer un lion et boire son sang. Les plus chanceux d´entre nous (et j´en fais partie) ont eu droit a une reduction de peine, le ¨modele de nuit¨, qui ne se porte qu´apres le coucher du soleil, comme les vampires, epargnant a son heureux proprietaire l´embarras quotidien des aphtes et la honte repetee du sourire epinard a la cantine a un age ou l´on ne pardonne pas facilement ce genre de faux-pas Fashion.
Mais que vient faire cette parenthese historique, ce petit flash-back des souffrances passees, K tu perds la tete c´est la chaleur de Yopal ? Non non, retournons a ma realite Sud-Americaine. Ici l´appareil dentaire existe aussi, premiere nouvelle. Mais ici il n´est pas reserve aux jeunes martyrises par des parents obsedes par l´esthetique dentaire de leurs rejetons (merci papa maman, je ne vous le dirai jamais assez, MERCI pour avoir remedie a mon cas dentaire avant qu´il ne devienne chaos d´interet general). Ici il est commun de rencontre des jeunes de 20/30 ans portant des bagues. C´est le standard local. Quand j´ai demande pourquoi on m´a repondu que les gens etaient tres coquets. Voila, seconde nouvelle !

mardi 23 mars 2010

Enfin du temps libre !

Nous sommes lundi soir, et je finis mon week-end.

Samedi je travaillais, normal. Nous étions deux dans l'atelier, deux brindilles, quatre gènes X et deux casques verts pour monter des outils de 20 mètres de long et beaucoup de kilos. Bref nous avons fini tard le soir, et ai appris avant de partir que lundi je ne travaillerais sans doute pas, parce que c'est un jour férié local...

Bref ce n'est pas le propos ! Parlons de choses plus sérieuses, comme de ce que j'ai fait de mon week-end !! Ah d'abord, vous vous demandez peut-être quel est ce jour férié auquel nous avons droit ici et pas en France. Eh bien sachez que j'ai demandé à une dizaine de Colombiens, et que personne ne sait, mais tous s'accordent à dire que des jours fériés, il y en a à foison ici. Tout ce qu'on a pu me dire d'autre c'est qu'une loi locale fait que lorsqu'il y a un jour férié en milieu de semaine, il est automatiquement retardé au lundi qui suit. J'adore ce concept, et ne comprends pas qu'il ne soit pas appliqué en France, pays lui aussi réputé pour ses jours fériés.
Bref dimanche avec des copains rencontrés à la formation QHSE du week-end précédent, nous avons visité le centre-ville. Une conclusion s'impose : j'adore Bogota !
Ça n'a rien à voir avec tous les clichés que l'on s'en fait partout ailleurs dans le monde. La moitié Nord de la ville n'est pas plus dangereuse, on ne se fait pas faucher dans la rue par les Farcs, on ne se voit pas proposer de coke à tous les coins de rue non plus (ni nulle part ailleurs pour autant que je sache).
On n'a pas eu le temps de visiter les musées importants (ils fermaient à 17h) mais on s'est promené toute l'après-midi, et mes gambettes parisiennes en étaient ravies ! Ça faisait longtemps..
Lundi, c'est-à-dire aujourd'hui, une amie rencontrée à Rio m'a proposé d'aller avec sa famille dans leur ferme qui se trouve en banlieue nord. C'est marrant, la région m'a fait penser à Ras Ejbel, un petit patelin au nord de la Tunisie, tout près de là où je passais mes étés étant plus jeune. Bien sûr la végétation et le climat ne sont pas exactement les mêmes, mais cette quiétude, cette tranquilité, c'était vraiment sympa. Et puis je ne le dirai jamais assez, les Colombiens sont adorables !
J'ai arrêté de prendre en photo tout ce que je mangeais, je pense que ça commençait à faire bizarre, mais je n'en mange pas moins bien, croyez-le !

Bref je suis fatiguée mais tellement contente d'avoir passé un si bon week-end, j'en avais besoin :)

mardi 16 mars 2010

Bogota pour les Nuls

Chapitre 1 - La circulation routière
Si tu as ton permis et que tu es prêt à t'aventurer dans la jungle urbaine locale, autant être au courant des us et coutumes. Déjà pour te situer dans la ville, c'est assez facile : l'Est est indiqué par une chaîne de montagnes. Puis la ville est littéralement quadrillée en rues et avenues (calles et carreras). Mais ça ne veut pas dire que circuler en ville est facile. En fait c'est un vrai casse-tête car la plupart des voies sont à sens unique. Là où ça devient encore plus fourbe, c'est que le sens de certaines voies varie le dimanche et parfois il peut y avoir des modifications du jour au lendemain...

Si tu es piéton parce que tu as flippé suite au paragraphe précédent, il y a deux règles fondamentales qu'il faut garder en tête pour rester en vie. La première est de ne jamais prendre de mini taxi jaune : ce sont les plus fous (du volant s'entend). La seconde, ne jamais traverser de rue , car il y a ZERO passage piétons, ici ils connaissent pas.. Bon je sais ça devient super compliqué de se rendre d'un point A de la ville à un point B : tu comprends maintenant ma souffrance au quotidien (en fait j'ai d'autres raisons mais bon) !


Chapitre 2 - La vie familiale
Là je vais aller droit à l'essentiel : tu peux être veuf, marié, célibataire, divorcé, avoir 2, 3 ou 46 enfants, tout ce qui compte ici, c'est que tu aies un CHIEN ! Et pas du sloughi ou autre race à moitié bâtarde, non un vrai beau chien racé, dressé, avec un petit plus si en plus c'est un husky, j'ai cherché mais ai jamais compris pourquoi. À partir de là, faut parader, le sortir matin et soir, si possible au su et vu de tous, pour montrer qu'on a un chien, qu'il est beau, fort, intelligent et qu'il n'attaquera jamais le mini sac à puces des voisins parce qu'il est poli et distingué. Et le pire, c'est que ça marche, je reste le bec cloué face à cette aberration de la nature, des chiens qui n'aboient ni n'attaquent, seulement parader, droits et fiers comme leurs pères.


Chapitre 3 - Les prises électriques
Parfois, plutôt qu'un long discours, une simple photo suffit.



Chapitre 4 - Les us culinaires
Ici ce n'est pas juste une question de nutrition, les gens sont surprotéinés, c'est obligé. Au petit déj il est commun pour un autochtone de manger les restes du dîner de la veille, c'est même meilleur paraît-il ! Ou des fajitas au poulet, pour les plus douillets ! En version hard-core, il y a un plat qui s'appelle carne. Dans une assiette on te met 300g de diverses viandes, 2g d'avocats en purée (un pur régal, rien à voir avec les avocats que l'on mange en Europe) et une banane cuite, plátano comme on dit ici, qui accompagne tout plat colombien (comme le riz, sauf pour ce plat qui est l'exception pour le riz), et bon appétit. Je peux te dire que si tu n'as pas un estomac colombien, tu es incapable de travailler après ce pansement gastrique, parce que oui, il s'agit là de la pause déjeuner... De manière générale les plats sont très bons, en revanche les desserts sont spéciaux. Il faut dire qu'ici la spécialité, ce sont les fruits, et c'est un euphémisme, on ne va donc pas se plaindre parce que les seuls desserts sont à base de riz, de banane, de gélatine ou de vin (le gâteau de vin est un truc assez immonde couleur gâteau au chocolat pour bien tromper l'ennemi, sans alcool, mais à base d'extrait de goût de vin. Ma théorie est que c'est plutôt du vinaigre, mais je ne veux pas influencer le public).


Chapitre 5 - El Punto Rojo
(à suivre - t'as cru que j'allais balancer toutes les infos en une fois ?)

dimanche 14 mars 2010

Week-end?

J'ai appris hier que mon week-end serait chargé : j'ai une formation de sécurité requise pour aller sur certaines plateformes pétrolières (ce sont certaines compagnies pétrolières, i.e. nos clients, i.e. ceux qui nous payent, qui l'exigent). Du coup je suis bonne pour un 8h-5h aujourd'hui et demain. Bien sûr de toutes façons, sans cela j'aurais quand même travaillé aujourd'hui..

Sinon dans la série des mauvaises nouvelles, j'ai appris également que Barranca n'est pas juste une plateforme, c'est avant tout une base. Cela veut dire que quand j'y irai (est-ce bien français ?), ce sera définitif...

J'essaie de voir les bons côtés des choses : il y fait tellement chaud et humide que ça fera free sauna. En fait ça fera même free sauna 24/7. Pour le moment je ne sais pas quand je pars. Mon manager (finalement j'en ai un définitif, qui est Français d'ailleurs, ce qui facilite grandement la communication entre nous !) m'a expliqué que le type de jobs faits à Barranca était un peu monotone et qu'en fin de mois il y aurait un job intéressant dans les environs de Bogota. De deux choses l'une : soit je pars pour rencontrer ma mentor (celle qui aura la tâche de suivre mes progrès et de valider mes formations) et commencer ma formation et je reviendrai le temps du job en fin de moi ; ou alors je reste ici où pour le moment ils ont besoin de bras, et ce jusqu'au job de la fin du mois, et je ne pars à Barranca qu'après.

Bref je parle de choses bien ennuyeuses. Depuis quelques jours j'ai pleins de trucs à raconter, des histoires plus marrantes, malheureusement c'est tout juste si j'ai le temps de dormir, et je ne voudrais pas bâcler les anecdotes intéressantes, hein !

J'espère que de l'autre côté des océans tout va bien. Ici demain c'est jour de scrutin législatif. Et pourtant au JT on ne parle que de faits divers. Idem personne ne parle politique au boulot (9 personnes sur 10 sont Colombienes cela dit. Peut-être que tout le monde s'en fout ?

jeudi 11 mars 2010

Karcher et hop, tu parles !

Tiens c'est marrant ce matin en venant au boulot, à la radio locale j'ai entendu passer le nom de Sarko. Je saurais pas trop vous dire de quoi il s'agissait, mais ça devait être prémonitoire... Bref faut que je vous raconte le drame de ma journée !
D'abord je vais vous raconter une partie de ma journée d'hier.

Quand on finit de démonter un outil qui revient du terrain, on le lave au Karcher. Vous devez trouver ça fun. En fait ça l'est 5 minutes, après c'est juste crevant parce que d'une on porte une combi imperméable jaune fluo taille XXL au dessus de la combi bleue déjà pas très commode, lourde et pas si imperméable, de deux on porte aux pieds des bottes imperméables jaunes fluo vraiment glissantes, un 39 au pied droit et un 40 au gauche parce que les stocks sont mal triés (imaginez si je portais du 36 !), de trois il faut être très précis et nettoyer une vingtaine de tuyaux boueux et gras, de quatre j'allais oublier le masque qui t'empêche de respirer, fait de la buée de l'intérieur et est plein de gouttes et de graisse de l'extérieur.

Bref hier au bout de 40 minutes de karcherage intensif, j'ai appelé mon supérieur pour qu'il vienne inspecter. Il trouvait le résultat perfectible : et c'est reparti pour une session de karcherage de rattrapage. Après avoir retiré ma robe de princesse j'étais trempée jusqu'aux os : sueur sous la combi bleue, eau sur la combi bleue (et bientôt jusqu'aux os) et suie partout
(cheveux, visage, combi bleue et combi jaune). Bref une vraie souillon ! Il faut dire que je n'avais encore aucune technique.. Bien sûr après il a fallu nettoyer au chiffon et à l'anti-corrosif (qui t'arrache les muqueuses à chaque psshit) et sécher chaque pièce. En tout j'en ai eu pour cinq bonnes heures de boulot. Près de la moitié de ma journée de boulot.


Bref ce matin ne voilà-t-il pas que j'ai trouvé un nouveau chariot prêt à passer sous la douche. J'ai appris par la suite que c'est une tâche réservée au trainee, vous imaginez ma joie. Bref je renfile ma tenue de combat (encore humide de la veille, mmmh) qui doit peser au bas mot trois quintaux, et je m'en vais en croisade avec mon chariot à travers la base vers le champs de bataille de la veille. Je commence à déposer bien soigneusement mes 25 pièces à terre (j'aime à penser dans ces moments de torture à tous ces muscles que je suis en train de créer dans mon petit corps meurtri). Sans rire à la dernière pièce deux gars se pointent et l'un me dit qu'ils ont réservé le local, la scène se passant en fait dans le labo de pression de la base (car le karcher est fortement pressurisé) jusque 13h. Il était quelque chose comme 8h30. Bon je reste zen et lui réponds dans un espagnol plus qu'approximatif et avec un optimisme à toutes épreuves que j'en ai pour une demi-heure. Ils continuent de déballer leur matos comme si je n'existais pas, puis me répètent juste qu'ils ont réservé et qu'ils en ont jusque 13h. J'appelle alors mon manager qui me dit que c'est pas grave, que j'aurai qu'à revenir. J'avais vraiment envie de pleurer, comme quand tu sais que tu dois vas passer sous la guillotine et que quand enfin tu t'y résignes (je portais 300 kg de plastique mouillé pour l'occasion quand même) on te dit 'ah ben en fait, tu vas y aller, mais pas tout de suite, on veut te faire bien mariner avant..'
Bon finalement l'après-midi j'ai bien eu droit à mon créneau douche et essorage, j'allais certainement pas y couper ! Mais honnêtement et sans vouloir me la péter, je crois que je commence à avoir la main, à défaut d'avoir le style...
Pour info on aperçoit mon chariot juste derrière moi, et dans le fond quelques outils assemblés.

mardi 9 mars 2010

Encore du boulot

Premier weekend à Bogotá, pas très excitant ! Vendredi soir avec des amis Colombiens j'ai découvert le quartier "où ca bouge". Je devais continuer la visite samedi en visitant les must-see de la ville avec ces amis de la boîte, mais ils ont été réquisitionnés qui pour aller sur le terrain, qui pour raison familiale, donc la capitale attendra. Au lieu de cela, j'ai mangé (pas mal), dormi (beaucoup) et travaillé (trop) ! En effet j'ai des cours à potasser si je veux pouvoir comprendre ce qui se passe au boulot. Ce sont globalement de jolis polys format pdf avec des dessins des outils que nous manipulons.

Ah je vous ai pas dit ? Le segment Completions est celui des gens athlétiques et sportifs ! En tous cas de ceux qui ont intérêt à l'être, parce qu'il s'agit la plupart du temps d'assembler des énormes valves. Ne vous étonnez donc pas si dans 18 mois vous retrouvez une camionneuse alors que vous aviez laissé une jeune fille frêle et fragile, ca fait partie du contrat !
Sinon je commence à mieux comprendre ce que l'on fait dans notre segment. En fait on s'occupe de la robinetterie du puits. On assemble des tuyaux, des valves, des filtres, pour mieux faire circuler le jus vers la surface. Pourquoi des robinets ? Parce que parfois dans un puits il y a plusieurs formations (les endroits où se trouve l'hydrocarbure - gaz ou pétrole) et/ou des nappes d'eau. Le but est donc de pouvoir contrôler quelle formation l'on pompe tout en empêchant l'eau de s'infiltrer. Capice?

Bon dans la pratique ce ne sont pas des robinets comme ceux de l'évier de la cuisine. Ce sont des espèces de tubes de 15-30 mètres de long qui font robinet par pression ou compression, mécanique ou hydraulique. Pour les plus curieux j'ai dégoté un schéma sur le net (bientôt des images de la bête et moi). Bref tout autant de nuances que je dois assimiler.

En parallèle je viens d'être inscrite à des cours d'espagnol online (on me l'avait proposé et j'ai of course accepté !) donc mon temps libre va encore faire un bond en arrière, et je devrais être envoyée sur le terrain cette semaine. En général les missions durent 3-4 jours quand tout va bien (et 15 jours si tout va mal).

samedi 6 mars 2010

Miam Miam

Aujourd'hui j'étais supposée être en formation locale, tout comme hier, mais comme c'était le jour des vaccinations et que j'ai déjà eu mon lot de souffrances (mais oui, souvenez-vous) j'ai pu rester chez moi.

Hier, formation donc, dans la seule base de Bogotá que je n'avais pas vue, Milenio. Ils nous ont gavés comme des oies, avec un petit déj à base de tortilla, sauce blanche au poulet et fromage, accompagnée de milk shake au fruit inconnu, et de fruits tout aussi inconnus !
Pour info, le fruit du milieu sur la photo ci-dessus est une tangerine (de l'extérieur on dirait pas, mais en effet à l'intérieur, ca ressemble bien à un agrume. Tout à droite, une bête pomme, je suis décue elle est trop quelconque à mon goût...
Pour vous j'ai testé au péril de ma vie un des fruits inconnus, à gauche sur la photo : la granadilla (le nom me parraissait suffisamment appêtissant pour valoir le coup d'essayer). De l'extérieur ca ressemble à une poire mais en plus léger et puis ca sonne creux. Quand on l'ouvre on trouve des grains enrobés de pulpe, qui se mangent à la cuiller. Test validé, c'est bon et exotique !
Après on a eu droit à un big déjeuner, puis encore un goûter (une salade de fruits locaux surmontée de boules de glace, une vraie tuerie !)

Formation oblige, on a fini tôt et je suis arrivée à 17h à la maison : j'ai donc pu aller faire des courses (il ne me restait plus grand chose à manger).
Déjà, comme promis, voici à quoi ressemble une partie du rayon fruits de l'hypermarché. Je tiens à préciser que ne sont disposés ici que les fruits de petite taille, qu'il y a juste à côté un étal de la même taille, et qu'il y a par ailleurs d'autres étals contenant pastèques, melons, noix de coco, bananes, papayes et autres fruits exotiques que je ne saurais nommer.
J'ai acheté des produits du terroir, histoire de me faire à manger en rentrant tard le soir. Il s'agit d'arepas, des petites tortillas au fromage. Ici ca se mange au petit-déjeuner, toastés avec du beurre. J'ai aussi pris de la mortadella de poulet locale, du fromage local et quelques autres cochoneries locales.

vendredi 5 mars 2010

School

Coucou les boudinous !
Je ne sais pas si je vous ai dit, mais en ce moment je suis en ce qu'on appelle Pre-school. C'est une période qui dure de 3 à 6 mois où, comme son nom l'indique, on se prépare à la School, là où l'on apprend vraiment son métier. Elle dure 6 à 9 semaines et est spécifique aux segments.

Tout le monde m'avait dit que pour mon segment, elle se déroulerait à Melun, en banlieue parisienne. Bon en fait apparamment c'est pas tout à fait clair, mais tout porte à croire que pour mon sub-segment elle se tiendra à Abu Dhabi. En ce qui concerne la date, la prochaine commence fin juin et dure 6 semaines. Selon mon manager il se peut que ce soit un peu short pour que je sois prête pour cette date-là (il y a beaucoup beaucoup de choses à savoir d'ici là et gé). Celle d'après débutera fin octobre je crois. Nous nous sommes mis d'accord pour voir l'état d'avancement de ma formation en avril, et si je suis sur la bonne voie, j'aurai le droit d'assister à la school de cet été !

Bref tout porte à croire que je ne passerai à Paris qu'en coup de vent et que je vais visiter d'autres contrées... Je vous en dis plus dès que je suis fixée :-)

jeudi 4 mars 2010

Boulot, boulot, dodo

Bon ca y est je crois que j'ai pris mon rythme de croisière à la base : au boulot de 7h à 22h. Ce qu'on y fait ? Assembler des outils destinés à aller sur le terrain. C'est rigolo, c'est comme des lego, à la différence près qu'ils sont métalliques, de 5 à 25 kilos la pièce, qu'on les graisse, les décape pour en retirer les traces de rouilles et qu'ils sont toujours un peu sales (reliquats de pétrole et graisse des anciennes utilisations). Bref, peut- être plus de détails/photos un autre jour.

Pendant qu'on travaille, la radio est à fond, et notre segment (aujourd'hui on était à peine 4 en me comptant ce qui ne facilite pas les tâches ingrates) a choisi la chaîne Rock locale. Au moins je connais les chansons qui y passent, généralement de la musique des années 90 (Coldplay, U2, Oasis). Il faut savoir qu'ici la musique locale c'est plutôt la salsa et qu'aucun autre segment n'y coupe ! Quand je vous disais que la Completions, c'était fait pour moi !

Dernière anecdote, à propos de la grève (paro en VO) des transports, qui continue de semer le désordre localement. Hier vers 00:30 je venais de sombrer dans une léthargie profonde quand j'ai été réveillée par un bruit venant de la rue, un intense rafut de circulation, ou plus précisément de klaxons. Sérieusement j'ai cru d'abord que je divagais. Puis j'ai commencé à flipper (il faut s'imaginer une colonne de voiture dense klaxonnant sans discontinuer). Au bout de quelques minutes pendant lesquelles j'ai repris mes esprits, j'ai regardé par la fenêtre et ai découvert une avenue PLEINE de taxis (mais vraiment partout, une vraie colonne de taxis), C'étaient eux les coupables. Ah oui je vous ai dit qu'ici les taxis ont une marque de voiture privilégiée ? Une marque coréenne inconnue du bataillon ! Bref, j'ai hâte de demander ce qui s'est passé...

Bon les jeunes il est 6h50 du matin, il va falloir que je vous laisse, ma voiture va plus tarder !

mercredi 3 mars 2010

Jour 2 - Life is a Gift

Chapitre 1 - Le réveil
Réveil à 6h, ce qui je sens va devenir mon quotidien. Rendez-vous à 7h fixé avec le chauffeur qui m'avait conduit la veille chez moi. À 7h20, toujours personne, j'appelle mon manager, qui me dit qu'à cause des grèves de transport il y a beaucoup de circulation et que si aucune voiture ne vient je peux rester chez moi. Tenace, j'insiste et appelle la centrale de chauffeurs. 7h40, une voiture arrive pour moi, direction la base.

Chapitre 2 - PCE
Aujourd'hui au programme, régulariser ma situation vis-à-vis des autorités locales, autrement dit requérir un vrai titre de travail, local. Pour cela direction un des trois autres locaux de la compagnie en ville, plein nord, dans les bureaux régionaux (PCE). Là j'ai rendez-vous avec B, vous savez, la fameuse interlocutrice Colombienne qui s'était occupée de mon Visa. Bref je sens que vous voulez savoir, alors je vais vous dire : en vrai, elle est charmante, et elle est surbookée, tout s'esxplique maintenant ! Arrivée sur place à 10h du matin, j'ai pu repartir à 16h et des poussières, une dizaines d'empreintes de mon index droit et autant de signatures plus tard.

Chapitre 3 - La chambre vide
Je vous avais promis de vous tenir au courant de la chambre à demi-occupée de mon appart. Eh bien le mystère est élucidé. J'avais repéré le nom de la potentielle occupante des lieux, et j'ai profité d'un déjeuner avec un de mes camarades rencontrés lors de l'OFS-1 travaillant aux ressources humaines pour lui soumettre mes questions. La demoiselle en question ne réside en fait plus ici. Elle a démissionné pour raisons personnelles (maladie d'un de ses parents). C'est triste. Je préfère voir le bon côté des choses : ce soir je déménage pour une plus grande chambre, qui a un écran plat géant que je n'utiliserai sans doute jamais, et une salle de bain privative.

Chapitre 4 - L'atelier
À mon retour, j'ai eu l'occasion d'innaugurer mon bleu de travail - coverall comme on dit dans le milieu - pour aller faire un tour à l'atelier ! Le technicien qui m'a prise sous son aile (celui-là même qui avait les symptômes de la grippe hier, et qui les a toujours je crois) m'a expliqué avec un autre ingénieur quelques principes de base, en espagnol s'il vous plaît, de mon nouveau boulot !
En bonus voici à quoi je ressemble en tenue de travail :-)


Chapitre 5 - J'ai oublié quelque chose
Et mon anniversire dans tout ca !! Eh bien je dois dire que si l'on m'avait dit il y a un an que je passerais mon 25e anniversaire à Bogotá, que je déjeunerais un des meilleurs burgers de ma vie et que je mesurerais des packers en portant un bleu de travail et des chaussures de sécurité, honnêtement j'aurais rigolé. Et pourtant me voici à 19h dans le QG de completions de la base d'Andina à attendre mon taxi, bercée par la radio rock locale. La vie a cela de merveilleux qu'elle nous cache des surprises insoupconnées, un peu comme un Kinder Surprise :-)

Merci tout le monde d'y avoir pensé, vous ne pouvez pas savoir à quel point ca m'a fait plaisir ! Je n'ai pas encore eu le temps de vous remercier tous personnellement, mais au vu du récit de ma journée j'espère que vous m'en excuserez !

lundi 1 mars 2010

1er Jour de Boulot

J'avais rendez-vous ce matin à 7h avec mon manager pour venir à la base d'Andina, là où je vais travailler à Bogotá.
À 6h40, il m'envoie un sms pour me dire qu'on se retrouvera plutôt à 7h20 à l'entrée.

À 7h45, il est là, nous pouvons partir. Je dis mon manager, mais en fait c'était mon manager jusque hier. Depuis ce matin, il est passé Sales Manager (ventes) et n'est donc plus à proprement parler mon chef. On arrive à la base, et Rex, ce sera son prénom, est un peu embarrassé parce que l'autre Manager, alias Tom, est sur le terrain et que lui doit partir en réunion à 8h15. Il me confie au chef technicien et le charge de s'occuper du bon déroulement de ma première journée. Ce technicien, Miguel dirons-nous, ne pipe pas un mot d'anglais mais me fait malgré tout visiter la base, m'aide à entrer en contact avec le support informatique et autres réjouissances des premiers jours dans une boîte.

Manque de pot, à 9h30, il me dit qu'il va s'en aller, car il a de la fièvre et se sent vraiment pas bien, c'est la grippe selon lui. Il s'en va après avoir fait l'inventaire des gens qui pourraient m'aider, les autres ingénieurs de mon segment. Problème, ils sont tous sur le terrain, en formation, ou en vacances. Soit.

Je passe donc le reste de la journée livrée à moi-même, à passer des certifications requises pour commencer sur le terrain.

La cerise sur le gateau, c'est qu'aujourd'hui, à cause de grèves des bus à Bogotá (eh oui ca n'arrive pas qu'en France visiblement), on est 'fortement incités' à rentrer chez soi tôt.

Il est 16h30 et je vous écris en attendant ma 'voiture'...

À demain pour de nouvelles aventures ?