"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

lundi 27 août 2018

Fratrie

Aujourd'hui marque le dernier jour de la visite de ma mère, ma sœur et mes deux neveux.

Avoir un frère et une sœur est l'un des plus beaux cadeaux que mes parents m'aient offert.

Certes j'ai du partager une chambre avec l'un, puis l'autre, de 0 a 16 ans.
Certes j'ai rarement eu des vêtements neufs étant plus jeune, à la place j'ai "hérité" des jeans de mon frère, des jupes de ma sœur et des pulls de mon frère, eux mêmes hérités de ma sœur.
Certes se nourrir, surtout de bonnes choses, était un combat quotidien et j'ai dû développer des stratégies de survie comme celle de se servir de l’intégralité de ma ration de crevettes à l'avance pour pouvoir les manger à mon aise, ou bien exiger que chacun d'entre nous reçoive une tablette de chocolat plutôt que de les ranger ensemble et les manger au fur et à mesure, tout cela pour ne pas me retrouver bredouille, la faute à la croissance de mon frère, sa faim permanente et ses fringales inopinées. (bien sûr que j'exagère)

En échange, j'ai eu des compagnons de jeux, des amis, des mentors, des conseillers.

Ensemble, nous avons partagé de parties de Mastermind, de bataille navale, d'Hotel (le cousin moins connu du Monopoly), de domino, de Rami, de chkoba (des jeux de cartes tunisiens), de Fort boyard revisité, et j'en passe.

Ensemble nous avons partagé une famille unique : certains cousins que l'on considérait comme une fratrie agrandie, certains oncles et tantes excentriques voire franchement dérangés (au sens propre), une généalogie de chats et nos chèrs parents adorés.

Chamailleries, blagues, scènes de ménage, sanglots, embrassades. Ensemble nous avons tant partagé, des fous rires aux deuils. Nous avons traversé des épreuves qu'aucun n'aurait pu surmonter seul, ainsi que des bonheurs d'autant plus réjouissants que nous les vivions ensemble.



Que ma sœur vienne me voir, surtout avec ses deux jeunes enfants (dont le plus jeune qui n'a pas même 2 ans !) est un geste qui me touche beaucoup. Pouvoir partager un peu de mon quotidien en Inde, pouvoir passer deux semaines comme avant, même si tant de choses ont changé. Avoir le bonheur de vivre un peu de leur quotidien, est un luxe que j'espère pouvoir revivre.

Leur avion décollera dans quelques heures.



À qui le tour ? :)

samedi 25 août 2018

L'annonce

- Ah oui, quand même... Et tu vas accepter ?

C'est la réponse que j'ai souvent entendue en juillet de l'année dernière, à l'annonce de ma potentielle prochaine "destination".
Super, bonjour l'enthousiasme, si ça se concrétise, je sens que je vais avoir peu de visiteurs...

Depuis ça s'est concrétisé, en mars 2018.

Ma soeur qui vit en France n'y a pas coupé non plus quand elle est allée se faire vacciner en prévision de venir me rendre visite avec ses deux jeunes enfants. Ne jamais boire d'eau du robinet, ne jamais se promener sans gel hydro alcoolique, bannir les légumes non cuits, les fruits, les restaurants, et la liste est infinie. Après toutes ses recommandations, le médecin a voulu la rassurer : "ne vous en faites pas, la majorité des rapatriements en France sont en fait dûs à des accidents de la route."
Et avec ceci, ce sera tout ?

Ici, plusieurs "femmes d'expats" francophones se partagent des tuyaux et s'échangent des renseignements sur un groupe Whatsapp dont je fais partie.
- Est-il possible de se faire vacciner contre la tuberculose sur place, pour mes enfants ?
- Nous avons aussi fait le vaccin contre la rage
- Oui, et l'encéphalite japonaise, la typhoïde, l'hépatite A

Pour tout dire, moi quand j'ai lu ça j'ai cru que c'était ironique...


L'Inde a une sale image, c'est le cas de le dire. Davantage en France j'ai l'impression. On lui associe insalubrité, pauvreté, maladie, bidonvilles, intouchables.

Au Royaume-Uni, où je vivais jusque là, il y a beaucoup d'immigrés venus d'Inde, la plupart éduqués. J'ai de nombreux amis Indiens et j'avais déjà commencé à toucher du bout du doigt un peu de la culture indienne. Alors dans ma tête, l'Inde étaient plutôt synonyme de couleurs, soleil, musique, yoga, folklore, festivals, cuisine, diversité, tolérance.

Subir Basak/Getty Images

Imaginez mon ressenti quand on a évoqué la possibilité pour moi d'aller en Inde, après six ans passés au Royaume-Uni et deux ans après le Brexit. Une opportunité à ne pas rater. Une bouffée d'air frais. Que dis-je ? le paradis sur terre !!

Pour moi c'était un oui inconditionnel, mille fois oui, maintenant, tout de suite !
La joie a laissé place à l'impatience : je ne voulais plus passer d'hiver anglais, j'avais faim de soleil et de currys.


Neufs mois plus tard est né un beau voyage...

mercredi 22 août 2018

Et tout recommencer

Sept ans d'absence.

Il est dans une vie des semaines où il se passe plus d'événements qu'en plusieurs années. J'en ai fait l'expérience récemment. Autant de raisons de reprendre l'écriture et ce blog.

Je ne vis plus au Royaume-Uni. Nous en reparlerons bien évidemment.

Nouveau continent, nouveau pays, nouveau poste, même entreprise - cette familiarité a du charme, dans le tourbillon de cette nouvelle vie.

http://thebusymamas.ie/the-new-start/


Écrire par acoups, chercher ses mots, taper, relire puis effacer. Observer, noter, narrer.
Autant d'obstacles à surmonter avant de retrouver une écriture fluide et agréable.

Ne sautons pas d'étape.
Un pas à la fois, nous avons tellement de choses à nous dire.


Heureuse de vous retrouver - À très vite.

N.B. : @Jobi, merci pour ton commentaire préoccupé du 19 Novembre 2012, et quelle perspicacité ! En sept ans j'ai eu le temps de maîtriser la recette du couscous, et le niqab aura au moins eu l'avantage de m'empêcher de manger trop de loukoums. Smiley bisou baveux.