"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

dimanche 31 janvier 2010

Mais t'en es où ??

- J'arrive plus à suivre, tu devais pas être en Colombie là ?

Ouais je sais je sais, là j'aurais dû être quelque part dans la jungle amazonienne, toute de bleu vêtue, un helmet vissé sur la tête, une machette entre les dents et un couteau suisse glissé sous ma chaussette, à forer le sol humide le jour et traquer les trafiquants de stup la nuit.

Au lieu de ça je suis à la maison en famille, qui n'avait pas été au complet depuis plus d'un an. Y a pire comme plan-B. Bon je sais, j'avais promis de vous envoyer des scalps en guise de témoignage de mes escapades nocturnes, mais je me rattraperai !

Je n'ai toujours pas eu mon permis de travail, on dirait presque qu'ils le font exprès. Alors ma boîte et moi nous attendons et espérons (en tous cas moi).

Ah et si mes papiers sont prêts avant mi-février, je pourrai partir pour commencer le 22 février, date de la prochaine formation de nouveaux embauchés.

samedi 30 janvier 2010

Tu reprendras bien du pissenlit ?


J'ai pensé à ça aujourd'hui, je ne sais pas trop pourquoi : comment font les végétaliens pour (sur)vivre dans la société ? Non, sérieusement je veux dire.

Malheureusement je n'en connais pas personnellement (enfin pas que je sache), ce qui m'empêche, d'une de pouvoir alléguer pour ma défense cet argument fallacieux mais tellement répandu qui consiste à se justifier par l'exemple : "je n'ai rien contre eux, d'ailleurs mon meilleur ami est végétalien", du coup à tous les coups je vais passer pour une anti végétalienne primaire alors que je suis une humaniste qui cherche juste à comprendre ; de deux, d'étancher pour un temps ma soif inextinguible de connaissances en leur demandant directement en face comment ils font.

Parce qu'il faut savoir que les végétaliens, ce sont un peu les extrémistes des végétariens. Ils rigolent pas eux. Ils ne mangent pas de viande, mais ça ne s'arrête pas là. Pas de poisson non plus pour eux, ni d'aliments issus des animaux : lait, œufs, beurre - bref tous ces ingrédients qui font que la brioche c'est tellement plus miam que le pain sec...

Ce que je veux dire, c'est que tant qu'on est enfant, chez papa maman, c'est facile, ce sont eux qui s'occupent de s'approvisionner en herbe et graines, lait de soja et steak de tofu. Mais après, il y a bien un moment ou l'enfant devient adulte et indépendant. Okay, juste avant ce moment, il est presque adulte, et pas tout à fait indépendant, période que d'aucuns qualifient de "la galère de l'étudiant". Genre l'internat, le régime spaghettis-steak-emmental, le ric-rac d'argent, la cantine, le Mc-do salvateur. Classique quoi. Eh bien pendant ces années-là, comment tu fais si tu es végétalien ? A la cantine tu manges du pain et des pommes ? Bon nous aussi, c'est vrai, mais on compensait au goûter avec des croissants chauds, et le soir parfois avec des bons gros mac do fleurant bon le fromage gras et la viande juteuse. Y aurait-il des Mc-do végétaux dissimulés en ville ? Un menu 100% vert ?


En fait en y réfléchissant bien, je me demande aussi comment ça se fait que je n'en connaisse aucun. Peut-être que ceux qui l'étaient ont arrêté à la sortie de l'adolescence, cédant à l'appel de la malbouffe et du kebab salade tomate oignon. Ça a peut-être même créé un drame familial, qui sait. Ou alors peut-être qu'on ne naît pas végétalien mais qu'on le devient sur le tard, genre quand le médecin nous dit "c'est ça ou le cholestérol t'emporte dans 3 semaines".

Bref, je m'interroge...

jeudi 28 janvier 2010

Movie break

Coucou les boudins - je voulais trouver un surnom affectueux et mignon à la fois, j'espère que vous êtes flattés et surtout que vous vous reconnaîtrez dans ce doux sobriquet !

J'ai déjà dû mentionner que cette fois-ci mon séjour à Tunis était plus actif. Pour preuve, je me suis mise à regarder des films incontournables, ceux dont on connaît le titre, vaguement l'époque, mais qu'on n'a jamais vu parce que les films en noir et blanc c'est forcément nul !

Mais c'est marrant de voir qu'ils sont parfois presque aussi actuels dans leurs dialogues que les films contemporains. Ou alors peut-être aussi que depuis, on n'a fait que les copier...

Mais revenons-en aux films crasseux, avec des petites taches sur la pellicule et un son qui crépite tout du long. J'ai eu une bonne et une mauvaise surprise.


Casablanca
Oui c'est la capitale du Maroc mais ça franchement tout le monde s'en fout (surtout que c'est même pas la capitale politique mais alors là j'en vois qui s'apprêtent à s'étouffer dans leur bave tellement ils ont décroché) (tiens je suis d'humeur poétique aujourd'hui et très inspirée). C'est aussi le titre d'un film datant de 1942 starring Humphrey B et Ingrid B (non l'autre).

Alors leurs noms, hein vous me direz, c'est comme le titre du film, on connaît, mais sans plus. Bon ça tombe bien moi aussi. En gros pour vous donner une référence, Humphrey c'est un peu le George Clooney de cette époque : Cheveux noirs (sauf quelques cheveux blancs pour George), bogosse gentil américain au prénom imprononçable (sauf George), acteur fétiche de films en noir et blanc (sauf que George en a pas fait beaucoup en N&B). Bref tout pareil quoi ! Et Ingrid c'est un peu la Diane Kruger de l'époque : une ptite bogossette pas américaine, blonde mais drôlement calée en langues étrangères.
L'histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale, vous l'aurez deviné à Casa. Pour résumer grossièrement, c'est l'histoire d'un gentil américain, Rick, qui tient un bar à Casa (le Rick's pour ceux qui hésitaient encore). Un jour l'ancienne femme de sa vie, Ilsa la Norvégienne, qui l'a abandonné à Paris quelques années auparavant, se pointe dans ce bar avec son mari, un résistant tchèque. Grosso modo Louis, le méchant préfet de police français et Strasser le méchant commandant allemand veulent la peau du Tchèque. Le gentil Américain aussi, au début, puis comme il est gentil il aide la Norvégienne et le Tchèque à s'enfuir pour le Portugal et il devient copain comme cochon avec le Français après avoir tué l'Allemand.
Et l'on veut nous faire croire au grand chef-d'oeuvre de l'histoire du cinéma ? Bon si vous avez l'occasion et que le noir et blanc ne vous refile pas des boutons, regardez-le quand même, je suis très méchante dans cette critique, y a quand même quelques répliques sympa, à la "Louis, I think this is the beginning of a beautiful friendship" qui conclut le film, et puis des scènes marantes et d'autres émouvantes aussi. En fait ce qu'il est intéressant de noter c'est que les personnages sont très travaillés. J'ai caricaturé en décrivant Rick comme un gentil, en fait on en apprend beaucoup sur son passé, et son attitude n'a parfois rien d'héroïque pendant le film. Même les personnages secondaires sont brossés : les employés de Rick au bar, le préfet de police. Un bémol pour ce qui est des décors : j'ai trouvé dommage que tout soit filmé en studio et que ce soit si flagrant. Baptiser un film du nom d'une ville où aucune scène n'a été prise, c'est un peu gonflé je trouve ! Bref disons que je m'attendais à un feu d'artifice cinématographique, à une claque digne de celle que j'avais reçue en allant voir Breakfast at Tiffanny's (il faudra que je vous en parle !), mais que je n'ai eu droit qu'à un bon film !


Bringing Up Baby (1938)
Voilà un titre que vous n'avez peut-être jamais entendu. La version française, je l'apprends en écrivant ces lignes, est L'impossible Monsieur Bébé. Un titre à vous dissuader de voir le film.. Et vous auriez tort ! On m'en a parlé comme du précurseur des comédies romantiques telles que nous les connaissons. Je dirais même plus, c'est le précurseur de la notion de geek, de folle et des effets spéciaux (bon au moins des films avec animaux sauvages) ! On y retrouve Cary G (équivalent actuel = Jude Law je dirais) en paléontologue à la Ross de Friends, et Katharine Hepburn qui a bien plus de caractère qu'Ingrid. Pour vous faire une idée, Cate Blanchett (qui a incarné son personnage dans Aviator) serait son équivalente actuelle. Katharine donc, joue le rôle d'une gosse de riche, Susan, un peu à l'ouest et catastrophiquement maladroite. Ce film est un vrai vaudeville, ou une comédie de Molière si vous préférez. Entre quiproquos, scènes loufoques et malentendus ça ne s'arrête pas. L'action se passe en deux jours dont un est le jour de mariage du geek avec son assistante. Il va sans dire que ce mariage n'aura jamais lieu. Au lieu de cela, notre compère se retrouve embarqué par Susan, qu'il vient de rencontrer, qui lui porte malheur et qu'il déteste, à devoir cacher un léopard puis à chercher un os dans un jardin. Dernière chose : il y a bien un baby dans le film, mais des plus surprenants lui aussi...
Je ne vous en dis pas plus, pour comprendre il faut le voir ! Absolument ! Ah et puis la photographie est particulièrement réussie et j'ai eu le plaisir de m'apercevoir que j'avais moi-même sélectionné une image que j'ai retrouvé à plusieurs reprises sur internet ! Je ne peux pas ne pas la partager...

mercredi 27 janvier 2010

Keep in touch

Chers amis,

Avec le temps il devient difficile de rester en contact avec tous ceux qui comptent pour moi, a fortiori quand la distance ne joue pas en notre faveur.

Aujourd'hui avec les moyens technologiques mis à notre disposition - le téléphone, l'e-mail, le chat internet - on part loin plus facilement, bercé de la douce illusion que l'on ne s'éloigne pas tant que cela puisqu'il y a internet entre nous. Pourtant il me souvient (matez l'expression, lyrique à souhait pour donner le ton) qu'étant plus jeune, les lettres étaient un excellent moyen de communication. On n'écrit pas une lettre de banalités, le timbre coûte bien assez cher pour qu'on se le permette, donc souvent on prend son temps, genre un ou deux mois, pour rassembler toutes les nouveautés à raconter au destinataire, du coup les lettres ressemblent souvent à des romans fleuve en 15 pages, et c'est tout bénéf pour le lecteur de la missive, dont on illumine souvent la journée.

Et puis une lettre c'est matériel, quand on la reçoit on se dit '.. a touché ce papier et a noirci la feuille de sa main', c'est symbolique et précieux. Alors on la conserve, dans son enveloppe, avec la pile d'autres lettres patiemment accumulées comme un trésor et soigneusement rangées à l'abri des regards indiscrets, pour la relire de temps à autre.

Mais un e-mail, ça n'a pas d'odeur, ça n'est pas personnalisé par l'écriture de son auteur, ses ratures. Il ne faut pas acheter de timbre, aller poster la lettre, attendre que le facteur passe et ouvrir précautionneusement l'enveloppe en vue de la garder intacte pour y glisser la lettre une fois goulûment dévorée. On a tellement banalisé le fait de donner des nouvelles que bien souvent, on ne le fait plus.

Savoir qu'à tout moment on pourra cliquer sur "envoyer" engourdit les membres et ramollit la cervelle et l'on demeure dans un état d'hébétude confiante où l'on s'étonne de ne pas recevoir de nouvelle mais où l'on n'en donne soi-même naturellement pas puisqu'on pourra le faire plus tard.

En 5/2, déjà consciente de ce constat, j'avais réinstauré le mode épistolaire avec certains amis restés en Tunisie et d'autres amis intégrés loin de Paris. Il faut dire que je n'allais pas très souvent sur internet cette année-là. J'ai tenu tout le temps de l'année scolaire, mais étrangement pas davantage. Aujourd'hui ce procédé me manque, car j'ai l'impression que les nouvelles échangées numériquement sont souvent plus superficielles et paradoxalement plus rares aussi.

Si j'y repense en ce moment, c'est aussi que je ne suis pas encore tout à fait partie que vous me manquez déjà, amis de France et de Navarre...

Votre K.

lundi 25 janvier 2010

Idées, chaos et R&B

Je ne vais pas en remettre une couche sur le fait que j'attends toujours que B, mon interlocutrice colombienne, m'annonce si oui ou non mon permis de travail sera prêt à temps, mais j'y pense constamment et appuie régulièrement sur F5 pour rafraîchir la page de mon email, entre 15h et 23h tous les jours...

Mais la vérité c'est que je ne fais pas que ça dans la vie, et je ne pense pas qu'à ça, même si j'y pense beaucoup quand même. Le problème avec un blog, ou l'écriture plus généralement, c'est que ça peut donner l'impression à celui qui lit les propos que l'auteur de ceux-ci y est linéairement rattaché, que sa vie et ses idées se résument à ce qu'il écrit. Mais si je devais/pouvais retranscrire fidèlement tout ce qui me passe par la tête, le résultat serait un chaos indescriptible et dans lequel je ne me retrouverais pas moi-même. Donc en attendant d'être capable de mettre de l'ordre et de la logique dans un flot de pensée qui tourne à 25 idées par seconde, je filtre pour ne laisser que celles qui ont une suite, susceptible d'intéresser autrui. J'essaie.


Bref et j'écoute de la musique aussi, ça vous l'aurez compris ! Pour changer du rock, place ce soir à du R&B sauce sixties. Je viens d'écouter Mayer Hawthorne, un blanc qui fait du jazz comme on n'en fait plus. Son titre Your Easy Lovin’ Ain’t Pleasin’ Nothin’ pourrait se résumer en ces termes : Amy W meets The Supremes meets R Saadiq. Les premières notes sonnent comme Valerie d'Amy Winehouse, sa voix nous rappelle Raphael Saadiq et le refrain fait résonner Can't Hurry Love des Supreme, écoutez plutôt :

Mayer Hawthorne - Your Easy Lovin’ Ain’t Pleasin’ Nothin’

vendredi 22 janvier 2010

Quand y en a plus

Je ne sais pas si vous suivez très attentivement les rebondissements de mon départ pour l'Amérique du Sud, et je comprendrais que vous soyez quelque peu perdus par ce flot incessant et régulièrement mouvant d'information. Moi-même je m'y perds, et tous les jours, fébrile, je dois être prête à recevoir de nouvelles nouvelles renversantes !

Alors pour vous permettre d'être à jour, voici un court résumé des péripéties d'avant départ.

Déjà à peine dix jours après avoir signé pour l'Equateur on m'apprenait que la destination avait changé pour Bogota. Puis mon permis de travail colombien n'a pas été prêt à temps pour que je sois présente à la formation du 18 janvier à Rio, ce qui a retardé mon départ à la formation suivante, le 8 mars prochain.

Aujourd'hui je n'ai pas encore de nouvelles de mon permis de travail (je relance pourtant la personne qui s'en occupe assez régulièrement), mais j'en ai de la prochaine formation : elle a été avancée au 22 février ! Donc sous réserve que mon permis soit prêt pour cette date, je pourrais m'envoler plus tôt que prévu.

Tout cela reste bien entendu du domaine du potentiel, du conditionnel, de l'hypothétique. Car d'ici mon départ je peux changer d'attribution géographique (Vechta en Allemagne restant l'option TOTAL FAIL), je peux partir en juin - ou mi février (pas besoin de permis de travail pour Vechta !), bref un éventail de possibilité est déployé face à moi, et le choix ne m'en revient pas. Hmm j'aime vivre dans le doute !

mercredi 20 janvier 2010

Parenthèse musicale

Je ne sais pas à quel point la musique que je propose est écoutée. C'est souvent celle que j'écoute au moment où je rédige le post, ou alors de la musique que j'écoute tout court. N'hésitez pas à me dire si vous aimez ou aimez moins, ou si vous voulez me proposer d'autres trucs !

Jamie T - Sticks'N'Stones

Depuis début janvier j'ai accroché sur deux chansons très guillerettes, dont une m'a fait la surprise de faire office de Coming Next (comprendre générique) du Grand Journal cette semaine :

The Drums - Let's Go Surfing

D'ailleurs les Drums sont en tournée anglaise en ce moment (ils passent même à Oxford, si c'est pas la classe !) - mais leur concert londonien affiche déjà complet. Pour rester dans les concerts, passons à Paris pour rappeler que Ok GO ! passe dans moins d'une semaine et que vous devriez déjà avoir vos places à l'heure qu'il est (je compte sur les aficionados pour me faire un compte-rendu détaillé de leur prestation !), et que Slow Club se produira à la Maroquinerie le 25 février. Ce groupe, c'est un peu un Cocoon anglais en plus rythmé, très guitare, voix et peps ! Leur album Yeah So vaut vraiment le détour, écoutez-en plutôt un extrait :

Slow Club - Giving Up on Love

lundi 18 janvier 2010

Pendant ce temps je cuisine

Alors qu'une vingtaine de nouveaux embauchés ont reçu leur package de bienvenue, une sorte de Noël après Noël, comprenant PC, combinaison bleue, CASQUE blanc - ceux qui ne savent pas encore, All I wanted for Christmas was a white helmet! - et autres réjouissances, de mon côté je m'occupe davantage que lors de mon précédent séjour à Tunis.

Hier j'ai cuisiné : une pissaladière ! Mes parents ne connaissaient pas et ils ont adoré cette tarte d'origine niçoise faite à base de pâte de pain couverte d'une préparation d'oignons doux et anchois.

dimanche 17 janvier 2010

Digression sur les avions vers Tunis

Alors que je pourrais être présentement à Rio de Janeiro en train de visiter la ville, Je suis de retour à la maison à Tunis, après une semaine passée entre attente, stress, courses et déceptions à Marseille puis Paris. Tiens une chanson qui tombe à propos me vient en tête :
Hockey - Learn to Lose

La population des vols pour Tunis m'est assez familière. En période scolaire, je rentrais régulièrement avec d'autres étudiants, et je croisais quasi systématiquement des amis, parfois même plusieurs sur le même vol, ce qui rendait les trajets moins longs.

L'été place aux "là-bas chi nous", autrement dit les immigrés qui vont passer des vacances en Tunisie et ne se sentent vraiment chez eux ni en Europe ni au Maghreb. Ils sont reconnaissables à leur accent de banlieue, leur look un peu bling-bling cheap, leur teint souvent plus mat que la population autochtone tunisienne, leur fécondité (comprendre le taux d'enfants dans l'avion) et leur niveau sonore.

Hier j'ai découvert une nouvelle population, celle qui va à Tunis un samedi après-midi de mi-janvier. Il y a d'une part les couples de Tunisiens de 35-60 ans qui rentrent d'une semaine de vacances + soldes (je suppose) et d'autre part les moyennement jeunes cadres tunisiens dynamiques de 45 ans qui rentrent eux de leur voyage d'affaires.

Enfin il y a les jeunes diplômés embauchés qui auraient dû commencer à travailler mais ne peuvent pas pour des raisons de visa et rentrent chez leurs parents en attendant. Bon leur nombre est réduit. Hier par exemple, vu la moyenne d'âge de l'avion, je devais être la seule :-p

vendredi 15 janvier 2010

Deux minutes chrono...

... pour dire que j'ai passé la journée à courir dans les métros. Le revendeur rue Montgallet a repris mon disque dur, la suite dans un à deux mois. Mon ancienne banque a ENFIN daigné fermer mon compte (que j'ai cloturé en novembre). SLB m'a appris que je n'aurais pas l'occasion de faire un OFS ailleurs que Rio, le rendez-vous est donc reporté au 8 mars. J'ai trouvé un labo photos qui développe les clichés argentiques en 1h, youpie (1/2h montre en main) !

Demain, Tunis. 

Paris, c'est gris !

A peine plus de 24h après mon arrivée à Paris, j'en ai déjà marre. Alors oui je sais j'y ai vécu, ça fait ingrat de dire ça après nos six années d'idylle. Enfin en attendant les métros sont toujours aussi glauques et le climat tant humain que géographique est froid. Les caissières t'engueulent, les chauffeurs t'engueulent, les passants t'engueulent, même  les pigeons t'engueuleraient s'ils pouvaient parler.

Ici il faut marcher vite, baisser la tête et ne surtout pas sourire. Traverser vite, manger vite, parler vite, payer vite.

A part ça je me suis dégoté un transformateur 110V-220V qui pèse au bas mot 3 quintaux, c'est cool ça fera double-usage haltère pour me muscler les biceps !

Dernière chose : n'achetez JAMAIS de disque dur externe SAMSUNG, le mien est tombé en panne au bout d'un mois et leur service après vente m'a fait traîner un mois avant de me rembarrer en m'invitant à aller voir mon revendeur. Je leur ai promis d'en faire part à tout mon réseau, alors faites péter !!!

Une petite chanson "que" si les Parisiens l'écoutaient ça leur redonnerait peut-être un peu de joie de vivre !

Lee Fields - Ladies

mercredi 13 janvier 2010

Partira PAS !

Voilà la nouvelle est tombée, je cite les mots de la coordinatrice du programme (ma big boss pour ainsi dire) "Based on your message, it is clear that the Visa won’t be ready before January 18th. Therefore, I have moved the start date of K T to March 08 (unfortunately, there is no OFS1 class for LAM in February)" [NdK : LAM c'est Latina AMerica, le secteur géographique auquel je suis rattachée]

Ce qui pourrait se traduire à peu près par "Ma ptite cocotte c'est mort, pas de départ avant mars."

J'ai aussi reçu deux appels des RH de Paris pour m'annoncer la nouvelle de vive voix, voir comment je la prenais, et m'expliquer qu'ils suivent de près mon dossier, qu'ils feront tout leur possible pour essayer de m'envoyer avant mars (en assistant à un autre OFS ? En n'assistant à aucun OFS ? je ne sais guère, je me demande). Pour le moment ils ne peuvent rien dire car tout est corrélé aux visas encore une fois.

Donc cette après-midi je pars à Paris, et samedi je décolle, mais pour retourner à Tunis, en attendant.

mardi 12 janvier 2010

Partira pas ?

J'ai appris aujourd'hui que les chances que j'obtienne mon permis de travail à temps étaient très minces. L'organisme qui les délivre est en vacances, et ce jusque vendredi.

Je n'ai pas encore reçu les directives concernant mon départ. Soit il sera décidé de le reporter à mars, date du prochain séminaire de formation OFS-1. Ou alors s'il ne s'agit que de quelques jours de délai, peut-être sera-t-il décidé de me faire patienter sur place ?

J'espère encore mais sans plus vraiment y croire. J'en parlais ici il y a moins d'une semaine, c'était semble-t-il trop proche pour être vrai.

Si la nouvelle est confirmée, je rentrerai à Tunis attendre sagement l'échéance. En attendant, eh bien j'attends.

Hocus Pocus - J'attends

lundi 11 janvier 2010

Partira, Partira pas ?

Il y a déjà quelques semaines je vous parlais de mon permis de travail dont s'occupe une interlocutrice slb colombienne sur place, pour lequel il fallait réunir une foultitude de papiers improbables.

Eh bien figurez-vous que ce permis n'est pas encore prêt. Et que ça pourrait compromettre mon départ, prévu pour samedi 16 à 20h (donc dans 5 jours grosso modo).

Voilà. Pas de bras, pas de chocolat. Et le prochain séminaire d'entrée a lieu.. en mars. Ce qui veut dire que si je loupe le départ samedi, je suis à nouveau en vacances/au chômage pour près de deux mois.

A suivre donc........

Gla Gla Gla

Rassurez-vous je suis bien arrivée à Marseille samedi peu avant 15h, mais je n'avais pas accès à internet jusqu'à aujourd'hui.

Vol éclair en à peine plus d'une heure, avec pour seule lecture le Figaro car j'étais parmi les derniers à embarquer (faire la queue me donne des boutons). Je l'ai lu de bout en bout ; même la rubrique nécrologique y est passée. J'ai bien ri sur les annonces de fiançailles en me demandant qui pouvait bien faire paraître de tels bans "le Capitaine de Bidule de Truc Machin de Chose et Madame vous font part..." jusqu'à tomber nez-à-nez avec une annonce concernant un camarade de promotion - pour ceux qui le connaissent, Hugues s'est fiancé - et dont le nom à double particule m'avait toujours un peu laissée perplexe.

Assise au premier siège côté hublot, j'ai pu voir Tunis au décollage : le stade de Radès, l'horloge de l'avenue principale du centre ville et l'hôtel Africa juste à côté, mon lyyyycééée fier et droit sur sa petite colline. Puis à Marseille rebelote à l'atterrissage, vue imprenable sur le port, un hôtel à l'architecture étrangement similaire à celle de l'Africa, puis la zone industrielle de Vitrolle, pour le coup vraiment moche.

Température au sol de 1°. J'ai perdu 20° en 1h. C'est toujours mieux que si j'étais allée directement à Paris, me dis-je pour le réconfort.

samedi 9 janvier 2010

En plein vol

Me voici entre deux continents, au-dessus de la mer. Non en fait je suis confortablement calée sous une couette, mais à l'heure où vous lirez ce post, je serai probablement dans l'avion me menant à Marseille si tout se passe bien.

Demain mon avion part à 13h05 ce qui me laisse l'occasion de dormir un peu cette nuit.

MGMT - Time To Pretend

Je sais déjà comment ça va se passer. Après avoir déposé mes bagages - Ah je vous ai pas dit, ironie du sort, j'ai droit à 30 kilos de bagages, alors que j'en ai à peine plus de 5 ! - je dirai au revoir à mes parents, puis passerai les contrôles divers et irai me poser porte 53 (ou autre porte mitoyenne). J'allumerai mon lecteur mp3 et écouterai Time to Pretend de MGMT, regardant les gens s'installer alentour, les femmes de ménage attendre devant les WC et le personnel de l'aéroport surmaquillé s'affairer près du point d'embarquement. D'habitude cette scène se passe sur fond de lever de soleil et est régulièrement interrompue par des plages de somnolence impromptues. D'habitude au bout des deux heures de vol la grisaille parisienne m'attend, pas comme ma valise qui se fait souvent désirer. D'habitude une fois en possession de mes bagages, je m'engouffre dans les transports en commun ; on prend une grande inspiration et c'est reparti pour un tour.

Demain inchallah j'arriverai dans un tout autre décor. Pas de grisaille (j'espère) ni de Parisiens grincheux. Pas de RER ni d'Orlyval. On dit qu'il fait toujours très froid malgré tout en Europe, mais dans le Midi. On serre les dents et on avance !

vendredi 8 janvier 2010

Derniers jours à Tunis

Dios - Puttin It Down

Voilà ! mes valises sont sur le point d'être bouclées et je m'en vais demain midi. Mes derniers jours à Tunis sont souvent teintés de mélancolie, d'autant plus quand ils sont synonymes d'étape cruciale.

Je me souviens encore de cette dernière journée de vacances de Noël 2005/06. En me couchant dans mon lit le sommeil n'est pas venu. Tout ce à quoi je pouvais penser en étouffant mes sanglots d'angoisse et joie mêlées c'était que la prochaine fois que je dormirais dans ce lit, je ne serais plus en prépa, seule certitude réconfortante de la 5/2. Ah la la cette satanée 5/2 où l'on croit que l'on est piégé dans une boucle infinie et qu'après les concours bim! on reviendra en début d'année... Mais ne ressassons pas les sombres névroses de la prépa !

En effet toutes mes craintes n'étaient que des névroses, j'ai fini par venir à bout de la prépa, et de l'école, ce qui fut singulièrement moins traumatisant sans toutefois être plus aisé - oui bon après la prépa chacun se plaît à faire croire qu'il est devenu un cancre incorrigible alors faites-moi le plaisir de gober ça sans broncher.
Tout ça pour en revenir à ce jour et au fait qu'à trop ressasser une même abstraction on en devient incapable de croire à sa réalité physique. En français ça veut juste dire que je crois de moins en moins possible que dans une semaine je serai à Rio, et dans deux à Bogota et dans trois peut-être dans la jungle à faire jaillir du pétrole. Je me suis tellement figuré cette idée comme 'encore loin dans le temps' et bien sûr dans l'espace, que maintenant j'ai l'impression qu'il va forcément se passer une catastrophe ou un truc qui fait que ça n'arrivera plus et que je retomberai dans un état d'attente ou plutôt de torpeur si familier depuis quelques mois déjà. D'ailleurs ces quelques mois je n'en garde finalement que très peu de souvenirs. Une série de jours rythmés par des cours particuliers certes (qui m'ont servi de baume à l'ego et par là-même au cœur en voyant que je savais encore faire des maths de prépa !) mais rythmés surtout par cette expectation, cette projection dans un futur qui semblait ô combien lointain.

Mais il faut savoir s'arrêter et embrasser sa destinée. Alors au revoir Tunis, la prochaine fois que je dormirai ici inchallah (après cette nuit s'entend), je serai ingénieur terrain :-)

jeudi 7 janvier 2010

Quand Darwin s'en mêle

Il faut absolument que je vous parle de ça !
Mon père m'a récemment fait part d'un article belge se vantant que la mort la plus stupide de l'année revient à un concitoyen (belge s'entend).

Moi j'ai pas trouvé cette mort si intéressante : c'est juste deux teubés qui ont fait sauter une banque mais qui avaient pas calculé qu'ils avaient balancé trop d'explosifs et se sont fait gicler dans le lot. Bref rien de bien palpitant, en tous cas pas assez pour être gratifié d'un "Darwin Award" selon moi. Mais kesako ? figurez-vous que c'est exactement ce que je me suis demandé, texto "Mais ce darwin award, kesako" - je cite ; et c'est là que ça devient intéressant !

C'est un prix américain, de toutes façons y a que les Américains pour inventer ce genre de trucs, c'est pas en Chine qu'ils vont te créer un prix inutile qui est totalement gratuit et fait rien gagner au winner, ils sont quand même plus malins que ça les Chinois. Et ce prix, posthume par définition, récompense les gens qui ont "rendu service à l'Humanité en se retirant de la piscine à gènes" autrement dit ils se sont suicidé sans le faire exprès, évitant à l'humanité d'avoir à subir le poids génétique de leur bêtise sans limite.

Je trouve ce concept GÉNIAL. Le seul hic c'est que c'est peut-être le seul prix qu'ils ont jamais remporté ces gens-là, et ils peuvent même pas en profiter, ni préparer un discours sur un bout de papier tout froissé et humide de transpi dégueulasse parce que plié soigneusement au creux de l'aisselle parce que pas de poche dans cette robe et faudrait pas perdre mon discours quand même. Et ensuite pas d'occasion pour le jury de se conforter dans son choix du récompensé après son discours de teubé avec sa liste interminable de merci d'abord maman et papa sans qui rien de tout cela n'aurait été possible et ma tata et mon chien félix - et puis d'abord c'est un nom de chat félix.
Et pour le récompensé, aucun moyen de se la péter en exhibant sa statuette sur la cheminée. D'ailleurs question : à quoi ressemble la statuette et à qui est-elle remise ? à la famille du défunt ? Madame, votre fils est mort, bêtement, tellement qu'il a gagné un prix : congrats !

Ah et puis pour la petite histoire, le deuxième prix a été attribué à un gars qui est sorti de sa voiture en plein embouteillage pour se soulager la vessie. Croyant sauter d'un muret pour faire pipi en toute intimité, il s'est jeté d'un pont. C'est sûr que l'histoire est marrante, mais je me demande si le médecin légiste a vérifié que la vessie du défunt était bel et bien saturée, parce que moi j'ai quand même un peu de mal à gober cette version...

D'autres récits aussi croustillants attendent les plus sadiques d'entre vous sur le site :

mercredi 6 janvier 2010

TV-holic Anonyme

J'ai déjà expliqué que depuis que je suis à Tunis je vis virtuel. Entre PC et télé, le choix est vaste mais l'honnêteté intellectuelle veut que j'avoue mes sources d'inspiration. Comme on dit, faute avouée, honte assurée.

Après m'être refait l'intégrale des 6 saisons de Gilmore Girls et S&TC, et m'être mise à jour sur les saisons actuelles de Desperate, How I Met, Dexter, Gossip, Grey's et Hero, je me suis dit qu'il serait peut-être temps de commencer une nouvelle série, Glee. À mesure que je tape ces phrases je sens la honte m'envahir. Je n'ose même pas compter le nombre d'heures passées (pas gaspillées, nuance) à mater des séries télé, de toutes façons mes facultés mentales ne me le permettraient plus.

Ah et puis pour que l'auto-humiliation soit complète, je me dois de vous parler de Cuisine-TV. De tous temps les individus normalement constitués se sont moqués des émissions culinaires impunément. Il y a comme un accord tacite convenant que se moquer des handicapés, c'est mal, mais que de rire des présentateurs d'émissions culinaires, c'est normal, et même conseillé pour briller en société, un peu comme se foutre de la gueule des témoins de Jéovah - qui l'ont bien cherché quand même, c'est pas une vie de passer ses week-ends à sonner à 8h tapante chez les braves citoyens on a jamais bien compris pour quel motif d'ailleurs vu qu'on n'a jamais vraiment pris le temps de les accueillir et les écouter.

Mais je m'égare, revenons-en à mes aveux publics, je regarde Cuisine-TV et j'aime ça ! J'ai même repéré quelques émissions que j'essaie de suivre. J'y peux rien, c'est plus fort que moi. Voir la Suisse de Pique-assiette préparer un tajine au lapin, apprendre de Jamie comment cuire une oie, découvrir comment faire des desserts minutes Choco-framboise avec Yumissimo, pour moi ça n'a pas de prix. Bon c'est pas comme si je notais les recettes ou que je projetais de les reproduire - va trouver des framboises et du nutella en Colombie, c'est juste que regarder les gens cuisiner, c'est un peu cuisiner par procuration.

Voilà sur ces aveux je peux retourner à Glee, dont j'ai bouffé les 10 premiers épisodes en deux jours. C'est l'histoire d'une chorale de lycée quelconque américain où se côtoient dans la joie et la bonne humeur une tripotée d'adolescents boutonneux dont 3 pompoms, 1quaterback et ses trois coéquipiers de l'équipe de foot, une niak un gay une black une juive et un paraplégique pour bouger leur bootie au rythme des tubes de l'année. Bref une assoce de loosers qu'un prof hype veut réhabiliter dans l'échelle de popularité du lycée en recrutant des somebods. Une histoire totalement invraisemblable, consternante d'absurdité, mais finalement bien divertissante quand même par certaines critiques acerbes de la société américaine !

Bonjour, je m'appelle K et je suis TV-holic mais je ne compte pas m'arrêter.

mardi 5 janvier 2010

Je suis myope mais je me soigne

Ah mais je réalise que je n'ai pas raconté cet événement hautement passionnant de mon existence, mon rendez-vous chez l'ophtalmo pour contrôler ma vue.

Il faut commencer par préciser que je suis myope, mais vraiment myope. Tellement myope qu'une taupe à côté voit quand même vachement plus de choses que moi. Tellement myope qu'il en devient indécent de dire de combien je le suis. C'est pas de naissance, mais c'est tout comme, j'ai porté des lunettes avant même de savoir dire dag meneer, c'est dire. Et là comme je m'apprête à quitter le monde civilisé pour une durée indéterminée, j'aime autant y voir clair.

Ce rendez-vous, il a d'abord fallu le prendre. Je vous la fais rapide et en français.
- Allô bonjour c'est pour prendre rendez-vous
- C'est toi, Haifa, pour un rdv ?
- (EUH qu'est ce qui lui prend celle-là ?!?!) Non.. euh non
- Ahh.........
- Donc, le rdv ?
- Mercredi 16h
- C'est pas possible d'avoir un rdv en matinée plutôt ?
- Non pas de rendez-vous le matin on est complet
- Mercredi je ne peux pas, un autre jour ?
- Jeudi 10h30
- (??!!§% tu pouvais pas le dire plutôt quand je t'ai demandé un rdv le matin de préférence) Ok parfait
- c'est à quel nom ?
- KT

Et là j'aurais dû sentir l'arnaque à plein nez. On me demande toujours de répéter mon nom. Toujours. En Europe c'est le prénom qui cloche. En Tunisie c'est le nom de famille. Quoi qu'il en soit, ça ne rate pas, encore moins auprès des secrétaires, dont je soupçonne qu'elles sont recrutées sur leur faculté à écorcher les noms des clients/patients. Mais là rien, comme si elle avait non seulement compris tout de suite les mots que j'avais prononcés mais qu'en plus elle était en mesure de les retranscrire sans demander d'épeler. Venant d'une personne qui confond ma voix cristalline et pure avec celle d'une vulgaire autre personne. Bullshit.

Le jour du rendez-vous, je vous passe les détails sanglants de mon réveil tôt, enfin à 9h quoi, et saute directement à la salle d'attente, où nous arrivons, mon père et moi à 10h15 histoire de prendre de l'avance car il m'explique qu'ici c'est la jungle et que la règle du Premier Arrivé Premier Servi s'applique dès lors que le médecin arrive, c'est-à-dire au petit bonheur la chance, selon son bon vouloir et la qualité de sa soirée de la veille.

On arrive, la secrétaire me demande mes prénom, nom et date de naissance (des fois sans doute que le même jour à la même heure deux personnes nommées pareil seraient tentées de se présenter au cabinet), qu'elle consigne sur un registre. Elle ne demande pas si on avait rendez-vous et encore moins à quelle heure il est prévu, d'ailleurs rien sur son registre ne ressemble à une liste de rendez-vous. Le traquenard se confirme.

C'est marrant, dans la voiture mon père m'expliquait comment de manière générale aller chez le médecin le 31 décembre était un choix optimal car tout le monde était occupé à préparer le repas du soir. Et j'y ai cru. Jusqu'à ce que les 15 chaises de l'immense salle d'attente que ma manie de l'optimisation avait toujours jugée inutilement sur-dimensionnée soient prises d'assaut, quelques jeunes hommes dotés de sens civique laissant même leur place aux moins jeunes.

En l'espace d'une demi heure une douzaine de patients avaient déboulé dans le cabinet, comme si en ce dernier jour de 2009 soigner sa vue était devenu une question de vie ou de mort. Arriver quinze minutes à l'avance nous avait quand même permis de prendre des places assises et d'être inscrits parmi les premiers de la liste du médecin.

10h45, mon tour arrive. 10h50, je sors, ordonnance en main, délestée de quelques billets, et ayant perdu 0.25 points à l'oeil gauche. Entre les deux, cinq minutes de contre la montre où l'ophtalmo
- m'agresse car ça fait plus de deux ans que je n'ai pas consulté
- regarde la montre
- m'enfonce les lunettes de tests en me demandant de lire les lettres que je tente de déchiffrer aussi vite que possible
- regarde la montre en changeant les verres
- imprime mes ordonnances
- regarde la montre en me disant au revoir

En se rendant au cabinet mon père m'avait rappelé que la dernière fois que j'avais consulté ici j'avais dit que ce serait la dernière, fait que j'avais totalement oublié ou plutôt occulté, et je n'étais même plus en mesure de lui expliquer pourquoi j'avais dit ça - je ne gardais strictement aucun souvenir de ma dernière consultation. Alors aujourd'hui je témoigne pour ne plus jamais me faire avoir à nouveau par l'ophtalmo qui soigne plus vite que son ombre et dont la secrétaire propose 20 rdv à 10h30 un 31 décembre, ne prend même pas la peine de me dire combien je lui dois pour la consultation, n'orthographie pas correctement mon nom et ose s'enquérir de ma date de naissance sans raison notoire. Na !

lundi 4 janvier 2010

FB is watching Us

Au début quand on parlait de Facebook, quasiment personne ne comprenait de quoi on parlait, c'était carrément un truc de geek, avec beaucoup de texte, peu d'images.

Puis un truc bizarre est arrivé : Facebook a été traduit en français et là c'est devenu un phénomène de mode, une course aux friends issus d'un maximum de pays différents, une escalade de photos, une montagne de statuts fleurant bon le sable chaud ou les soirées. Martine à Ibiza, Martine a des amis, Martine se bourre la gueule, Martine (heart) NYC.

Et tout le monde n'a plus eu que ce mot à la bouche. Facebook ceci facebook cela matin midi et soir. Comment faisaient les stagiaires pour occuper leurs journées en 2005 ? Je ne sais pas, tetris ? Quant à moi je fais partie de la génération Facebook, de ces gens, nés après 1977 - loi empirique fondée sur un test du Khi-2 à 10% imaginaire mais plausible - qui n'imaginent que difficilement de vivre sans FB, sans toutefois faire partie de ces autres, nés au-delà de 1988 - autre fait vérifiable, qui confondent site de réseau social et skyblog KiKoooOO LoOl.


Il faut dire que pour notre génération, les 77-88, Facebook a permis de trouver de l'emploi aux States, un appart à Paris ou encore un mari dans le Golfe. Pour les aînés elle permet tout au plus de voir les albums photos de ses enfants expatriés, et pour nos cadets, de stalker tous ses amis et tout faire pour devenir une star auprès d'eux. Je caricature, j'exagère, je suis dure. En vrai, même les 77-88 font cela.

En tous cas je ne cracherai pas davantage, j'ai personnellement retrouvé mes amis d'enfance que j'avais quitté 14 ans auparavant sans piper mot. Nous nous sommes même revus le temps d'une soirée, pour causer calvitie, rhumatisme et colle à dentier, ah et puis ressasser les souvenirs du passé, quand le processeur le plus puissant sur le marché était celui de nos Nintendos. Ah ! C'était mieux avant !

vendredi 1 janvier 2010

Bonne année quand même !

Premier message de cette année qui commence par une pleine lune éblouissante, à une semaine de mon départ de Tunis. Ces quelques semaines à la maison sont passées à une vitesse fulgurante et je pense bien avoir (re-)pris goût à la vie tranquille que l'on mène quand maman fait à manger et papa nous conduit. Bientôt il faudra se remettre à tout faire par soi-même. Arff...