"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

lundi 12 avril 2010

De comment s'occuper sur un rig

Être sur plateforme, c'est comme être malade : tant qu'on n'y est pas on ne peut s'imaginer ce que ça fait d'y être, et une fois qu'on y est, on a plus qu'une envie, de plus y être...

Ça fait maintenant 10 jours qu'on est sur place, on est loin des 4 jours initialement prévus. On travaillerait d'arrache-pied, je dis pas, mais là on ne fait plus rien de nos journées, on attend juste que l'accessoire bloqué au fond soit délogé pour pouvoir finir de travailler.

Je ne sais pas si vous réalisez à quel point c'est culpabilisant de ne rien avoir à faire ici alors que nos collègues (ceux qui doivent sortir le machin) en dorment plus, de travail et de stress. Alors on fait de la présence, on brave la chaleur et les insectes, qui se sont multiplié exponentiellement depuis les dernières pluies, et on leur tape la causette pour s'enquérir de la situation. Vu mon niveau d'espagnol, je dois en plus d'opiner du chef glousser des oooh et des haaa régulièrement pour faire mine de comprendre le schmilblick. Bref, après seulement je peux retourner à mon container climatisé mater une série ou M6 Replay.

M6 replay c'est un peu ma comfort food quand tout va mal et que je n'ai ni chips ni coca à disposition, une sorte de succédané pour palier mes angoisses métaphysiques. Rien de mieux que de mater des moches en quête de style ou des provinciaux se tapant dans les pattes pour savoir qui reçoit le mieux et se faire rembourser le prix du dîner qu'ils ont fait, pour se sentir bien dans sa peau : tu te sens forcément beau, jeune et intelligent quand tu regardes ce genre de trucs bidons avec des gens dont tu comprends jamais d'où ils sortent tellement ils sont collector. Bien sûr ça ne vaut pas un petit Confessions intimes ou Pascal le grand frère, mais c'est plus court alors c'est comme un concentré de self-booster ! Bref en plus c'est de l'or en barre niveau expérience purement sociologique et psychologique ; car outre le fait que je suis clairement téléphage, je me découvre des aspirations ethnologues de jour en jour. Si si je vous jure !

Et puis ça me fait oublier où je suis, un peu comme quand je lisais Harry Potter ou Dumas en prépa (là je viens de caser Dumas et Harry Potter dans la même phrase quand même !)... Sur ce les boudinous, le petit journal m'attend : c'est un peu mon Pujadas hebdomadaire, en plus court et plus rigolo...

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