"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mercredi 7 avril 2010

Toujours sur le rig

Après ma nuit blanche, j'ai passé la journée à comater, car employer le terme dormir serait de la désinformation, compte-tenu de la qualité de sommeil que peut offrir un container qui délivre du 5.2 sur l'échelle de Richter chaque fois que le voisin du container d'à côté tousse un coup, sans parler du bruit incessant de la clim'.

En fait on attendait que les opérateurs finissent de hisser le demi-millier de tubes indifférenciés, l'équivalent d'un demi Mont Blanc, pour vous donner une idée. Ben franchement je les ai trouvés un peu lents, ils auraient pu faire des efforts quoi ! Nous en attendant on n'avait rien à faire que dormir et attendre, je les aurais bien encouragés avec des pompons en scandant des slogans débiles mais en coverall et casque je sais pas si ça les aurait vraiment encouragés.

Bref au bout de 28h de travail, les 2km de tubes ont été mis en place et il a fallu se remettre au travail. En attendant j'ai pu écouter un peu tout le monde me raconter sa vie. Je sais pas si c'est l'effet "Tunesina" ou si j'ai une tête-à-écouter comme d'autres peuvent avoir une tête-à-claques, mais dès que je reste plus de trois minutes avec quelqu'un, il se met à me raconter sa vie, après bien sûr le passage obligé des questions classiques résumables en "Tunisie/Afrique/Couscous/Dinar". Gertrude a un rejeton de 12 ans, et a commencé son tour de rotation il y a deux mois ; Dagobert travaille aux champs, mais fait des heures sup de nuit 10 jours par mois ; il a un fils mais chacun vit séparé, chez sa mère. Je soupçonne Alphonse d'être sourd parce qu'il passe son temps à lire sur les lèvres quand on parle et à prononcer les mots qu'on débite. Pourtant il a quand même su deviner que je n'étais pas d'ici. J'ai un doute. Bref tout le monde ici a son histoire, loin d'être banale, car travailler ici n'est pas une chose facile.

Sinon au déjeuner on a eu droit à une spécialité locale, la mamona, de la viande de veau avec cuisson à mi-chemin entre le barbec et la viande fumée. Elle a cuit pendant cinq heure sous nos yeux et sous la pluie, protégée par un toit suspendu par une grue !

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