"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

jeudi 25 novembre 2010

Entre rêve et réalité

Ça va faire un an que j'ai quitté paris, le mois de décembre gris et froid. Pour la deuxième année consécutive, j'échappe à un hiver rude, pour un mois de décembre chaud, ensoleillé, voire même carrément hallucinogène...

Tonight I have a dream.
Je m'étais assoupie, sous prétexte de reposer mes paupières, en rentrant du boulot vers 18h. À un moment je me souviens d'avoir allumé la clim, rapport à la chaleur de ce mois de novembre. Puis plus rien jusque 21h, et là je reprends conscience, le bruit de la clim ayant disparu, remplacé par une voix outrée au débit de parole qui est à un débit humain ce que la fibre optique est au 512k. Prostrée dans la pénombre de ma chambre, j'écoute ce bruit au loin.

Il y avait vraisemblablement une coupure de courant, mais je ne compris d'abord pas si c'était général ou propre à notre appartement. Une voix masculine menait l'enquête au dehors, et se plaignait : ah ça ! déjà ce matin j'ai dû laver ma chemisette Safari Lacoste, une édition spéciale que j'ai achetée super cher en plus, à la main car la machine à laver était en panne, et puis hier je voulais regarder le match, mais le câble fonctionnait pas, ça va pas là, ça va pas. Il entrecoupait ses plaintes de coups frénétiques sur l'interrupteur, ou peut-être était-ce quelqu'un d'autre, comme un tambourin accompagnerait un solo a capella. Au moment de reprendre sa respiration, cet individu qui parlait plus vite que Florence Foresti et Nelson Monfort réunis, en quelle langue je ne saurais vous dire, asséna 219 coups consécutifs sur l'interrupteur du corridor (des fois que y aurait une dynamo cachée dessous) ; je ne sais pas non plus comment j'ai fait pour compter, mais dans les rêves on remarque toujours ce genre de détails bidon, et on arrive à compter juste en réfléchissant, puisque finalement on crée le rêve à mesure qu'on le vit.
Ensuite il gueula un bon coup que cte vieille proprio n'était pas gênée, et scanda que c'était un scan-dale de devoir dormir par une telle chaleur sans clim ni télé ni accès internet et qui si c'était comme ça, ce n'était pas la peine.
Puis il sortit en claquant la porte, et une tripotée de petites voix se firent entendre, puis tout le monde sortit, silence. Puis retour du transistor vivant, seul. Je suis toujours blottie dans mon lit et écoute le bruit. Il va aux toilettes, ne ferme pas la porte, fait sa commission, ne se lave pas les mains, et s'en va à jamais. Silence.
Puis quelqu'un d'autre entre dans l'appartement, la voix semble celle de ma colocataire. Elle ouvre la porte de ma chambre, ce qui transforme ce rêve déjà bizarre en cauchemar, car elle n'est pas seule et car j'ai le vague souvenir d'avoir fermé ma chambre à clé. j'essaie de bouger, de parler, car elle m'appelle par mon nom et me dit de me réveiller. J'essaie d'articuler, de me mouvoir, mais je suis prisonnière, et ne peux que voir et entendre ce qui m'entoure sans être capable d'interagir. J'essaie de me concentrer, de me convaincre que ce n'est qu'un rêve, mais tout a l'air si réel. Je me sens saisie par le pied, coupe ma respiration pendant ce qui semble des heures... Je finis par reprendre une profonde inspiration, comme au sortir d'un plongeon prolongé. J'ouvre les yeux, bouge mes membres, ce n'était qu'un rêve.
La clim est éteinte, j'essaie de la rallumer, n'y arrive pas, mes yeux sont lourds, ma main aussi, la télécommande du climatiseur reste entre mes doigts à mesure que le sommeil me remporte. Je me rendors.

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