"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

vendredi 12 novembre 2010

Flooding

Avant, j'étais persuadée que pour qu'il y ait des inondations, il fallait qu'il pleuve des trombes d'eau gigantesques en peu de temps et/ou que le système d'évacuation d'eau de la région soit catastrophique, un peu dans le genre de celui de Tunis, où en guise d'égouts, ont été creusés des trous, plus ou moins profonds et plus ou moins reliés entre eux, qui en définitive recrachent leur trop-plein à la moindre bruine.

Depuis avant-hier, j'ai compris qu'il suffisait de se trouver près du lit d'un fleuve, là où il est bien large, pour être sûr de se trouver dans une cuvette, et sur la rive la plus en pente pour mettre toutes les chances de son côté de se prendre tout l'excédent de flotte en cas de crue. Après il suffit qu'il pleuve en amont, pour offrir une raison de s'émerveiller de la force de la nature et de s'arrêter pour contempler le paysage sous un autre jour...

Ça tombe bien, une bonne partie du champ pétrolier de Casabe, là où nous effectuons l'essentiel de nos opérations, de l'autre côté du Rio Magdalena, regroupe toutes ces conditions en ce moment !

En rentrant de notre job de dimanche, tout allait bien. Il n'avait pas plu les derniers jours, ou à peine quelques averses, mais rien de comparable aux gros orages pourtant très fréquents dans la région, qui auraient pu être présage de ce qui se tramait. Et hier, alors que nous nous rendions chez notre client, qui a planté ses bureaux d'opérations au milieu du champ pétrolier, nous avons vu ça :


Les machins rouges au milieu, ce ne sont pas des bouches d'égouts, mais des puits producteurs de pétrole, inondés à mi-hauteur (la moitié basse de chaque bouche est le reflet de la moitié supérieure dans la "flaque") ! C'est le cas de tous les puits qui bordent le fleuve dans la région, et c'est en train de chambouler tous les plans de nos clients, démunis, puisque les puits en cet état ne peuvent absolument pas être opérés...

Mais au-delà des puits, il y a quelques malheureux, moins nombreux que les puits certes, mais plus à plaindre je pense, qui avaient élu domicile près du rivage, dans des sortes de paillotes qui faisaient aussi buvettes ou vendeurs de glaçons, activités très en vogue dans cette région dont l'activité économique gravite autour des puits et de leur population qui travaille dehors, sous le soleil, et a besoin de se nourrir et s'hydrater, et de maintenir des boissons au frais toute la journée sans avoir de frigo. (oui ici on n'utilise pas des sacs de liquide bleu, on y va a la dure, à renfort de kilos de glaçons)


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