"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mercredi 10 novembre 2010

Du jour au lendemain

Les moustiques je connaissais depuis un bail, leurs piqûres immondes, j'avais déjà donné enfant, tant et si bien que mon corps ne se défendait même plus et que je ne ressentais plus rien.

Pourtant, mon histoire d'escadron de moustiques m'a quand même valu une main boursouflée relevant plus du gant de chirurgien dans lequel on aurait soufflé que du membre humain, des démangeaisons vingt-quatre heures durant sans discontinuer, et deux prises d'antihistaminique pour calmer le jeu.

(Voici la preuve en image, pour les plus sceptiques d'entre vous qui me prendraient pour une chochotte)


Mais cette histoire m'a surtout valu d'oublier l'essentiel de ma nouvelle aventure au pays des rigfloors : je ne crains plus les chiens !

Ne me demandez ni pourquoi ni comment. De même que ma phobie était inexplicable, sa disparition l'est tout autant. Un quart de siècle, une enfance à se cacher derrière la robe de ma maman au parc de Wolvendael, une crise de panique et de sanglots sur un puits en Colombie, et des litres d'adrénaline sécrétée auront été nécessaires à vaincre ce mal.

Faut imaginer la scène. Moi en coverall, bottes à coques, casque, gants, j'arrive sur le puits. Premier réflexe, instinct de survie oblige, je sonde le terrain, chien y es-tu, histoire de savoir où je mets les pieds. Un chien rat, un sac à puces et deux molosses (j'attribue le qualificatif de molosse à tout clebard dépassant mon genou au garrot, autrement dit à tout ce qui pourrait atteindre mes organes vitaux et à ma personne) constituent le cheptel sur ce puits, au moins je suis avertie. Ma vie de phobique suit son cours jusqu'à ce que...

Je ne sais comment, je me suis retrouvée immobile à un moment donné, soit le pire état pour la parano de la life que je suis, celui de vulnérabilité maximale, que cette lâche crapule que certains élèvent au rang de meilleur ami de l'homme saisit pour te bouffer la main, ou tout autre point d'accroche qu'il trouvera libre d'accès hors de ton champ de vision.
D'ailleurs un des deux molosses s'approche en catimini le bougre, et imaginez-vous qu'il me rentre dedans. Et moi, au lieu de hurler, de grimper sur les épaules d'une des personnes présentes autour de moi au moment des faits, ou simplement de vomir, je suis restée neutre, on aurait dit la Suisse, et stoïque. Enfin stoïque pas tout à fait, je me grattais la jambe gauche, membre par lequel les suceurs de sang avaient commencé leur assaut.

Alors maintenant je sais plus trop si j'ai vraiment plus peur des chiens ou si j'ai muté au contact de tant de moustiques, un peu comme le gars dans La Mouche, qui transmute, se voit pousser des ailes et se met à penser comme un insecte..
Mais j'ai bon espoir : l'avenir nous le dira !

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