"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

lundi 15 février 2010

À l'aéroport - F(l)ight

Ce matin le vol AF de 9h en direction de Paris n'a jamais démarré, suite à une panne technique.

Mais je n'étais pas dedans. A cette heure-là, j'essayais de joindre la RH pour savoir si je devais partir, mon vol étant prévu à midi. Je ne l'ai eue au bout du fil qu'une fois sur le chemin vers l'aéroport : "Ouais viens plutôt demain, ça nous laissera le temps de s'assurer auprès de tout le monde que tu es bien inscrite". On s'est dit on s'en fout on y va quand même. En fait au lieu de changer le billet sur le net, on l'a fait à l'aéroport. Et ça c'était quelque chose.

10h45 à l'aéroport, le comptoir Air France est assailli par des hordes de voyageurs. Y a des jours comme ça. C'est là qu'on a appris pour la panne. Je fais la queue, et là juste derrière moi éclate une bagarre pour savoir qui passera après moi, entre une raciste croulant sous les bagages faisant la queue et un couple grugeur sans valise. Le ton monte, les oreilles s'échauffent, les insultes fusent.

De la dispute de l'aéroport de ce matin
Répliques librement inspirées de faits réels


Et vas y que t'es mal élevé - Casse toi ou j'te tue - De toutes façons t'es pas dans la bonne queue - Me parle pas mal - Vas y j'vais te marave la gueule faudra un examen de tes dents pour te reconnaître - Ta mère est tellement grosse que quand elle prend l'avion c'est pour elle qu'elle paie de l'excédent - Ma mère tu la laisses où elle est ou je lâche mon chien sur toi tu vas rien comprendre tu deviendras un Picasso vivant.



J'aurais franchement préféré qu'ils se bagarrent à la kaïra, à coup de lames innocentes et de zyva inoffensifs. Au lieu de cela, ce n'était qu'une dispute corrosive d'adultes, sans doute de ceux qui sont scandalisés par les jeunes des quartiers chauds qui ont au moins le mérite de nous faire rire par l'originalité de leurs répliques et leur sens aigu de la rhétorique, dispute au demeurant très largement raciste et nauséabonde, que la bienséance m'interdit de reproduire ici. Bref c'était hardcore mais différemment, et je suis finalement heureuse d'avoir échangé mon billet pour échapper au supplice de souffrir deux heures de plus avec eux dans le même avion (note pour plus tard : vérifier que le vol de 12:25 est arrivé à bon port).

Demain matin, nouvel essai. J'espère que l'avion démarrera, je prends celui de 9h.

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