"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mercredi 28 avril 2010

Les clones

Vous avez déjà eu cette impression, de revivre un moment déjà vécu ? Je suppose que oui, et personnellement je ne suis pas convaincue de l'explication scientifique répandue selon laquelle notre cerveau analyse l'image avant le reste ou je ne sais quoi.

Mais je ne suis pas vraiment là pour parler de ça, mais d'un phénomène similaire : avoir l'impression de déjà connaître quelqu'un qu'on vient à peine de rencontrer. En gros tu débarques quelque part, tu rencontres quelqu'un, et pour une raison obscure d'abord, cette personne te dit quelque chose et t'est étrangement familière ! J'ai connu cette impression pour la première fois en arrivant en France je crois. Y avait des gens qui m'étaient plus familiers que d'autres. Je ne les appréciais pas particulièrement davantage, c'était juste un fait, j'avais l'impression de les connaître et j'avais comme des automatismes comportementaux en leur présence.

Au bout d'un moment j'ai compris qu'en fait ces individus me faisaient penser à d'autres personnes (de Tunisie à l'époque) que je connaissais déjà, et que mon instinct reconnaissait cet étranger comme une personne familière avant que mon cerveau ne réalise que c'était parce qu'il me faisait penser à un ami. Je sais pas si c'est très clair.

L'essentiel c'est que depuis que j'ai réalisé ce truc, je me suis mise à reconnaître des clones en chacun. Parfois un grain de beauté peut suffire à susciter cet effet, même si le plus souvent c'est de clonage de caractère qu'il s'agit. Je ne parle pas de figures de littérature classique : le lèche-bottes, la belle gosse tout ça, mais bien de personnes ayant réellement existé dans ma vie : wouah Jojaiver me fait quand même drôlement penser à Yves-Pierrick (cherchez pas, ces prénoms sont purement le fruit de mon imagination, parce que déjà vous imaginez quand même pas que des gens avec des noms pareils pourraient être mes amis, no offense à tous les Jojaiver et Yves-Pierrick du monde). C'est encore plus fou quand la ressemblance est physique ou comportementale, et j'ai rencontré ici quelqu'un qui ressemblait comme un frère à un ami décédé, et ça ça fait vraiment bizarre...

Enfin bref je me demande si plus on grandit et plus on compartimente les gens dans ces boîtes d'équivalence. Est-ce la mort de la spontanéité et de la découverte et sommes nous voués à rencontrer sans cesse les mêmes personnes ? Bah oui parce que si je rencontre une personne qui me rappelle quelqu'un que j'aimais pas, je n'irai sans doute pas vers lui, et inversement proportionnel. Ou peut-être sommes-nous simplement plus à même en grandissant de se rendre compte de notre réseau de neurones (au sens scientifique du terme, cette espèce de boîte noire qui apprend des expériences), et que c'est simplement comme ça que le cerveau fonctionne, en essayant toujours de se raccrocher à quelque chose qu'il connaît pour ne pas être dans un environnement totalement neuf et hostile.

Enfin bref, je m'interroge quoi...

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