Il y a une chanson de Radiohead (Fitter Happier) qui exprime exactement le genre de pensées qui me traversent l'esprit tandis que je tente péniblement de trouver le sommeil par les nuits étouffantes barrancabermejoises.
Le premier postulat ici est relatif aux moustiques. Pas le peine de lutter à renforts de pshit ou de citronnelle, le moustique ici est roi, la discussion s'arrête là. Il m'a fallu une douzaine de piqûres pour m'en convaincre. À présent je ne lutte plus.
Pour ce qui est de la température, il y a deux écoles. Pour moi choisir entre ma peau et mes oreilles relève du dilemme chaque soir. Je m'explique. Soit je mets la clim (clim qui s'enclenche par un bouton sur la boi-boite, sans télécommande donc sans accès depuis mon lit) et je passe la nuit à 24oC et avec un réacteur d'avion en bruit de fond ; ou alors j'opte pour la survie de mes oreilles et supporte le combo 35-75-35 ambiant représentant respectivement la température en degrés Celsius, le pourcentage d'humidité de l'air et le bruit en décibels provenant de la clim des autres chambres vu que ma porte reste béante pour ne pas risquer de mourir calcinée.
Oui je vous vois venir, on est loin du 45-98 que j'annonçais presque fièrement avant de débarquer ici. La vérité est que honnêtement, je ne sais pas si à ce niveau là le corps est encore capable de faire la différence, entre très chaud et super humide et super chaud et super super humide..
Bref tout ça pour dire que bien souvent je commence la nuit dans le réacteur d'avion, à combiner des rêves et des réflexions, tout en faisant des calculs de physique bien foireux, le genre de truc horrible où tu es trop conscient pour dormir mais pas assez pour te réveiller et cesser la torture (auditive dans mon cas), le genre de demi-sommeil pesant où tu es vaguement conscient qu'un truc cloche mais t'arrives pas à te concentrer pour mettre le doigt dessus, et tu sens que tu as mal à la tête et tu sautes du coq à l'âne et tu crois comprendre le ligand de l'univers et la clé de l'espace temps mais en fait que dalle. Le genre d'état remarquablement représenté par la chanson à laquelle je faisais allusion plus haut, où tu fais des plans sur la comète parce que tu te crois super puissant mais que tu te réveilles plus fatigué qu'avant de te coucher et incapable de te souvenir de ce qui s'est passé durant ce délire que non je n'appellerai pas sommeil, mais tu sens bien que c'était profond et que tu aurais pu changer la face du monde grâce aux élucubrations que tu t'étais formulées, si seulement tu pouvais te les rappeler. Sí me entienden ?
Au bout de quelques heures de trou noir tel que décrit dans le paragraphe précédent, un instinct de survie me ramène à la réalité du moteur qui me souffle dans les oreilles, et je l'éteins. Là si j'ai de la chance je me rendors vite. Sinon ? Sinon je m'évanouis je pense, comme les chiens qui partout se meurent dans les rues de la ville, au bout d'une durée indéterminable à me tourner dans tous les sens pour ne pas fondre comme du beurre dans un lit poêle à frire (oui je sais c'est librement inspiré pas de moi, mais j'aime la métaphore).
Ainsi sont mes nuits barrancabermejoises, puisse mon témoignage lever le mystère et apporter davantage de lumière sur vos connaissances des contrées lointaines, au-delà des mers, au-delà même des océans et des montagnes.
Par solidarité ta maman a décidé de retirer l'appareil antimoustique la 2eme partie de la nuit! je l'encourage vivement!
RépondreSupprimerahh les mamans :) merci mais pour ce sacrifice mais je refuse : luttons pour faire cesser ce tribut de sang aux moustiques ou un jour ils domineront le monde !
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