Wouah on oublie parfois à quel point le temps passe vite !
Il y a un an je venais de ré-emménager à Paris, et pas n'importe où, dans le quartier de ma prépa, pour éviter l'inconfort du dépaysement, après deux ans et demi passés sous la grisaille du Moulon.
Je me souviens comme si c'était hier de cet épisode de déménagement. En moins d'une semaine j'avais visité le studio, signé le contrat, fait des millions de cartons et emménagé sur le boulevard, le premier mai. Bien sûr on avait mis deux heures à faire les 30km séparant Paris du Moulon, et 1h du périph au centre, puis on était restés bloqués à Montparnasse car toutes les grandes artères étaient fermées : les Français et leur bon goût de faire grève même le jour de la fête du travail ! Malgré tout il faisait bon vivre ce jour-là, et tous les embouteillages du monde ne m'auraient pas empêchée de savourer cette première journée de soleil en tant que riveraine, depuis bien longtemps !
Quand vers 20h les Parisiens sont allés boire un coup, on a pu se garer sur l'une des plus belles places du monde, et transporter les cartons vers mon cagibi. Et là, pour marquer l'occasion, j'avais été accueillie par une coupure de courant dans tout le pâté de maison (je n'avais jamais connu ça en France), jusqu'au Quick de la rue Soufflot ! Un déménagement aux chandelles, difficile de faire plus romantique pour ma première soirée en compagnie de Paris !
Ahlala la place de la Sorbonne...
Souvent le samedi je me faisais réveiller par des slogans scandés par les manifestants en tout genre, des doux rêveurs luttant contre la faim dans le monde, aux extrémistes verts voulant interdire la consommation de viande animale. Puis je descendais, et en ouvrant la porte cochère vert olive, j'avais toujours ce petit frisson en me demandant s'il pleuvait ou si c'était la fontaine qui se jouait de moi, au début elle était très taquine, mais l'hiver l'a vite rattrapée... Puis je disais bonjour à la serveuse du resto d'en-bas, bien en chair et souriante, Rosalie, car elle doit forcément s'appeler Rosalie tellement elle me fait penser à celle de Maupassant. Ah le resto d'en bas, au nom que je n'ai jamais retenu, Les Patios je pense mais je ne suis pas sûre ; ses frites et ses hamburgers... Je n'ai jamais goûté autre chose que ses frites et ses hamburgers, mais ses tartares avaient l'air bien tentants aussi, c'est juste que la viande crue c'est moins mon truc. Puis la journée commençait. Promenade au Luco ? Courses au monop ? séance de ciné ? tout était à portée de gambettes et chaque jour apportait son lot de découvertes. Combien de séances ciné surprise, combien de rencontres fortuites au détour d'une rue ou dans un bus bondé, combien de kilomètres parcourus à pieds. Où que j'allasse - dieu que c'est moche la concordance des temps parfois, Paris m'appartenait, et je m'y sentais en confiance, et en sécurité, car je savais qu'au bout de la journée un petit foyer confortable m'attendait, au boulevard de mes souvenirs, au trois bis de la place de mes désirs.
Mais oui... c'est vrai tout ça... Et je me souviens aussi du plaisir que j'ai eu en apprenant que tu allais emménager dans le 5e.. Ne serait-ce pas une pointe de nostalgie? Le mal du pays (enfin, d'un pays) ?
RépondreSupprimerJe t'embrasse,
Patrick
j'aime mieux le voir comme la nostalgie du temps qui passe, ça fait plus snob (mais tu sais que tu as sans doute raison hein)!
RépondreSupprimerje me souviens également descendre et tomber sur toi qui distribuais des tracts sur la place un samedi !
merci beaucoup pour ce petit message, bisous à Elsa, philou, paris et toi :))
C'est beau ce que tu écris dis donc!
RépondreSupprimerGros poutoux.
C'est rigolo que tu y fasses allusion, car je distribuais des tracts en l'honneur de... la journée de l'Europe, soit le 9 mai. C'était il y a pile un an =)
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