"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mardi 6 juillet 2010

Une fenêtre sur ma vie

J'ai fait le choix de laisser ce blog en accès libre, parce que je sais à quel point moi-même j'étais curieuse il y a quelques mois de découvrir à quoi ressemblait la vie d'un field engineer, même si aujourd'hui je pense que ce blog dépasse la simple dimension boulot.

J'ai eu la surprise d'apprendre que des inconnus me lisaient (j'ai même eu des commentaires), ce qui fait bizarre. Internet rapproche les gens, du moins ceux qui prennent la peine de venir plus près.

Dans mon cas ce rapprochement est à sens unique, j'ouvre cette petite fenêtre sur un pan de ma vie quotidienne, sur mes états d'âme et mes opinions. En retour que reçois-je ? Est-ce une illusion que de croire qu'un blog permet de maintenir un dialogue, un équilibre entre ce que l'on donne et ce que l'on reçoit ? Je n'étais pas si dupe et j'avoue avoir moi-même suivi bien des blogs (et continuer de le faire) sans jamais laisser de commentaire, pour dire quoi d'ailleurs ?

Ce n'est donc pas pour les autres que l'on écrit. C'est un des exercices les plus égoïstes qui soit. Écrire c'est personnel, on le fait pour soi, pour tout de suite, et pour plus tard. Figer des pensées, immortaliser des instants, pour survivre d'abord, parce que l'on est ailleurs, au propre ou au figuré (ou les deux), que l'on ne trouve personne à qui parler, sauf soi-même. Puis pour revivre, bien après les faits, et goûter au plaisir de se remémorer des détails qui peuvent sonner bancals, car on n'avait pas pris la peine de se relire, mais qui font malgré tout sourire. Un conte de fée écrit à neuf ans ou un poème griffonné à vingt-quatre ans, l'essentiel c'est le témoignage.

Prendre le temps d'écrire c'est prendre le temps de réfléchir à ce que l'on vit, c'est s'arrêter, souffler, reculer, et jeter un regard différent sur un quotidien qui sinon a vite fait de nous engloutir, écrire c'est sortir la tête de l'eau, c'est sentir, c'est vivre.

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