Jeune, je n'comprenais rien
Un beau jour j'ai changé tout d'un coup
Tout a commencé en avril dernier. Fraîchement débarquée de mon école de super électricité, je découvrais un nouveau monde, celui de la haute technologie et des services pétroliers.
À Clamart, au tech center où j'effectuais mon stage, les immeubles étaient pimpants, les outils flambant neufs, fringants, sophistiqués, bourrés de gadgets technologiques, limite capables de faire ton café. Si tu avais besoin d'une licence pour un logiciel super pointu, qu'à cela ne tienne, tous les moyens étaient mis à ta disposition. Tout fonctionnait bien dans les labos, tu essayais bien les "cas critiques" du terrain, vas y que je lui balance une température de -50degC, s'il survit on est bon. Attends bouge la pression voir.
C'était pas le monde des bisounours, mais on était quand même loin de la réalité du terrain. À des milliers de kilomètres, de facto...
Comment, quand on prend les transports en commun pour aller bosser, qu'on ne se soucie même plus d'arriver en retard quand le RER B fait des siennes, on n'aura qu'à prendre la 4 à la place, et puis de toutes façons on n'a pas vraiment d'horaires fixes, on rentrera plus tard ce soir ; bref comment dans ces conditions peut-on imaginer les galères du terrain.
Comment imaginer que le conducteur du camion, là-bas sur le terrain, va stopper sa course de 14 heures pour décès d'un membre de sa famille, et retarder le job de 6 heures. Comment imaginer que cet outil qui a mis 27 jours à arriver du centre de production, va avoir un filetage bousillé par 400 kilomètres de route cabossée et de vibrations continues d'amplitude variable et aléatoire, et que ce filetage nous obligera à attendre trois jours, le temps d'envoyer une réplique de rechange.
Jusqu'au climat, tous les détails comptent sur le terrain, pouvant nous retarder, nous arrêter ou nous nuire, car le moindre joint que l'on aurait oublié de vérifier peut mener à une catastrophe écologique à l'échelle de la planète.
Prendre conscience des conditions réelles, dans la vraie vie du terrain, celle où le sol est une mélasse de 1 mètre moins le quart de profondeur, où des vaches viennent dormir autour du rig, où des chiens (quand ce ne sont pas des jaguars) squattent allègrement parce qu'ils sont nourris des restes alimentaires des employés, voici l'un des objets du programme Tech and Field. En arrivant, je restais béate face aux conditions presque préhistoriques, du moins en comparaison du centre technologique, dans lesquelles tout semblait se passer ici. Et à présent, ou plutôt il y a dix jours, j'expliquais à mon futur collègue venus d'Oxford pourquoi le logiciel qu'il nous proposait n'était que d'une utilité relative pour notre location, alors que jusque mars j'habitais en Abstraction, là où règnent les axiomes et les récurrences...
Comme quoi les miracles existent !
Bonjour Kaouthar,
RépondreSupprimerJ'envisage d'ouvrir une page qui s'appellera "les cahiers de la tolérance" et dont l'objectif sera d'éclairer le non-sens de quelques drâmes géopolitiques par une lecture respectueuse des différences et points de concorde entre les grands monothéismes (et peut-être d'autres sensibilités religieuses).
Je serais bien incapable de traiter seul un tel thème, et j'ai besoin de partenaires, dont, si tu es fière et convaincue spirituellement, je te verrais bien faire partie.
euhhh vous pouvez répéter la question ?
RépondreSupprimer:P blague à part je ne pense pas que tu fasses appel à la bonne personne sur ce coup.. bien sûr je lirai volontiers donc fais péter le lien quand tu lanceras cela !