"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

dimanche 9 janvier 2011

Le bout du monde

Pour y arriver, en partant de Barranca, il faut prendre une flopée d'avions (trois escales), même si on dirait que c'est la porte à côté, et puis aussi il faut perdre son téléphone, celui où on a consigné précieusement tous ses numéros de téléphone depuis 2003, celui qui est plus moche qu'un nokia première génération et marche à la mobicarte, mais a une valeur sentimentale inégalable, et peut appeler et être appelé de partout dans le monde, Cuba compris !! Bref il faut le perdre afin d'être sûr de se défaire de toutes ses possessions matérielles, et arriver libre de toute attache au bout du monde.
Puis il faut franchir la police des aliments de l'aéroport-chalet hypra stylé du bout du monde : on te fouille tes bagages à main, un peu comme à Bogota, sans chien mais avec des gants et au lieu de traquer la came, on traque si tu as pas des aliments frais ou des fruits et légumes. Bien sûr moi j'avais oublié que j'avais emporté la pomme du repas de l'avion Bogota - Buenos Aires dans mon sac, et me suis transformée en hors-la-loi diffuseuse de fièvre aphteuse et autres moscas des fruits. La pomme est toujours dans mon sac, j'ai peur de la sortir depuis. Ah oui le repas de l'avion au fait.
J'avais eu la bonne idée de demander un plat casher, histoire de ne pas me retrouver avec de la saucisse au jambon agrémentée de bacon. Y avait pleins de choix de menu sur Internet quand j'ai pris le billet d'avion : végétarien, casher, allergique au gluten, etc. et la version casher me garantissait, que je croyais, un repas équilibré avec son apport de fruits et légumes, viande et sucres lents.
Au lieu de ça j'ai eu mon apport en fruits. Cinq fruits en fait, ni plus, ni moins. Je me demande ce que j'aurais eu si j'avais demandé du végétarien, sachant qu'ils précisaient qu'ils ne pouvaient garantir un plat végétalien en revanche. Je ne saurai jamais, mais ce que je sais, c'est que je suis passée à côté d'une salade au poulet, de pâtes au fromage et d'une part de gâteau pour des tranches d'ananas, de mangue, d'orange deux prunes nain, et une pomme grammy-smith conservée pour consommer plus tard et pour que la mosca velue envahisse le bout du monde.

Finalement pour ne pas la voir/faire brûler, je vais tenter d'extroduire [ceci n'est pas une coquille] avec ma pomme, les maladies fruitières que j'ai introduites ici un jour, pour ne pas dire cet après-midi.


Ce n'est qu'à ce prix-là que l'on peut admirer le soleil de minuit (bon de 23h j'avoue - la photo a elle été prise à 19h), l'océan antarctique, le bout des Andes et du monde habité, au sein de la ville au nom que se partagent un déodorant et une émission de télé.

2 commentaires:

  1. Le bout du monde c'est pen ar bed. A visiter si ce n'est déja fait!


    Bonnes vacances

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  2. j'avoue ne connaître de la bretagne que pornichet, et encore son appartenance à la région (historique ou administrative, c'est là tout le débat) est contestée :)
    merci du conseil, je tâcherai de m'en souvenir !

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