Avez déjà vu un pan de glacier tomber ?
La glace commence par se fissurer, sans que l'on sache vraiment si la faille aura raison du bout de glace. Puis des morceaux s'effritent et tombent à l'eau dans un premier fracas. Puis s'ensuit un moment d'expectative, où, les yeux rivés sur le glacier, chacun se demande si le morceau de glace tenace finira par lâcher prise ou bien s'il se cramponnera à son promontoire. Et il finit par se désolidariser, et à chuter lentement, jusqu'à heurter l'eau dans un fracas digne d'une explosion. Il disparaît immédiatement, englouti par les flots, mais alors que l'on croit que c'est fini, il engendre une dernière onde, comme pour laisser une ultime trace de son existence. Son poids dans l'eau émet une vague qui se propage dans toutes les directions, soulevant les glaçons, agitant les bateaux et tentant dans un dernier effort d'ébranler le reste du glacier, pendant que la vague atteint le rivage et déjà disparaît. Le bout de glacier n'est alors plus qu'un glaçon, prisonnier dans un lac d'indifférence.
Ironie du sort, j'ai découvert avec des yeux éblouis à quoi cela ressemblait aujourd'hui et ai même pu capturer un de ces instants sublimes, comme vous pouvez le constater. J'ai eu à nouveau la confirmation que la nature nous domine et que nous ne pouvons rien face à Sa force et au destin.
Un petit pas pour mes pieds cramponnés, un énorme pas pour mes concitoyens inspirés.
Alors même si je me sens loin et que tous les gens que j'ai rencontrés ici ont dû endurer mes monologues et sont à présent des experts de la situation éco-socio-politique de Tunisie, je vous aime et suis de tout coeur avec vous. Tenez bon, le bout de glacier tenace est tombé, il ne reste plus à présent qu'à encaisser l'onde de choc.
Sinon après Ushuaia et la Patagonie, nous partons demain pour Buenos Aires !
Vous passez vos vacances à l'Américaine avec une photo de chaque endroit taggée d'un je l'ai fait!
RépondreSupprimerUn jour lors d'une discussion avec un Texan, ce dernier me racontait qu'il avait visité toute l'Europe. Tout jeune j'étais impressionné limite honte dans ma position d'européen de n'avoir même pas fait plus d'un quart des pays.
Quand il me raconta comment le plus naturellement du monde il avait visité l'Europe en quinze jours avec un super circuit...
Pierre, je ne sais pas trop comment je dois prendre ce que vous dites, ni suis sûre de comprendre en fait à quoi vous opposez des vacances "à l'américaine".
RépondreSupprimerJ'ai rencontré beaucoup d'autres voyageurs ici, qui parfois passent moins de jours que nous dans les villes que nous avons choisies de visiter, mais davantage dans les transports (ils voyagent "backpacking" en bus), et alors que nous faisons un circuit en 15 jours ils font le même en 21. Personnellement lorsque je ne suis pas en vacances j'ai suffisamment l'occasion de dormir sur une banquette de voiture et de manger des sardines en conserve pour avoir envie de voyager plus confortablement lors de mes vacances. Au risque de ne pas passer un mois à visiter le pays (d'ailleurs je n'ai pas tant de temps libre). Cela répond peut-être à votre commentaire, je ne suis pas sûre.
choisi* au temps pour moi
RépondreSupprimerJe crois que Pierre évoque avec une pointe de jalousie cette facon dont on peut aujourd'hui parcourir le monde sous forme d'un "best of" sélectionné parmi les pages du "Lonely Planet" ou les photos de "La terre vue du ciel".
RépondreSupprimerPour les voyageurs d'hier, l'obligation de s'immerger dans la culture locale et s'imprégner du mode de vie était plus sensible.
A l'américaine, ou à la japonaise, on peut aujourd'hui venir, voir et repartir (veni vidi, vici, en quelque sorte), sans subir l'étape du dépaysement, sans prendre le temps de se déraciner.
Bien sûr c'est efficace, roductif, et on en jette plein la vie de ceux qui voyagent moins.
Mais je trouve qu'on y perd quelque chose. Plus, chaque vie est un voyage que je ne veux réduire à une série de checkpoints, points de passages, comme si le développement d'un personnalité et d'une spiritualité pouvait être quantifié.
Je ne crois pas que sois pleinement dans cette dérive, je trouve donc la remarque de Pierre caricaturale.
Guillaume a compris et ma remarque se voulait caricaturale. Et je n'ai rien contre le fait que vous vous adonniez au plaisir. Je ne suis pas non plus le défenseur d'une quelconque pensée Mainstream.
RépondreSupprimerMais j'ai pas pour autant de soucis avec les vacances farnientes que je pratique aussi quand j'ai besoin de me reposer en évitant tout de même le style disneyworld.
La photo est jolie, et le bleu ciel du glacier est fascinant.
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