"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

vendredi 24 juin 2011

La Co'ta

On se rend vite compte qu'on arrive sur la côte. L'accent est chantant, les s disparaissent, ainsi que d'autres lettres, et le climat se fait chaud, humide et musical.

Je suis largement en retard, mais je ne pouvais pas ne pas vous parler de ma grosse semaine sur la Côte Caraïbes !

Tout commence à Santa Marta, au propre comme au figuré puisque c'est la ville la lus ancienne de Colombie. En soi cette ville n'a rien de particulier, elle n'est pas très grande, sa plage est plutôt sale. Mais elle est bien située, entre plusieurs sites intéressants. C'est la ville d'où partent les expéditions vers la Ciudad Perdida, un site archéologique perdu dans les steppes humides à une journée de marche du patelin le plus proche. C'est aussi très proche du Parc Tayrona, réserve naturelle nationale entre montagnes (Sierra Nevada) et plage (Caraïbes), connu pour abriter certaines espèces de faune et flore très rares ailleurs sur le globe, et pour ses paysages paradisiaques.


Petits joueurs que nous sommes, plutôt que de s'aventurer cinq jours vers une ville paumée (c'est le cas de le dire), nous nous sommes laissé charmer par les plages et les randonnées "faciles" selon toutes nos sources. On a quand même mis trois heures trente à rejoindre la première plage depuis l'entrée du parc, au lieu de l'heure quarante cinq annoncée par les guides à l'entrée. Le plus pernicieux ce sont les pancartes censées annoncer le pourcentage du parcours déjà effectué. Lorsque, de la boue à mi-mollet, les tongs à la main, trempée d'eau de pluie (un torrent, non un déluge était en train de s'abattre sur nous) et de transpi, après deux heures de marche, j'ai lu que nous avions parcouru 40% de la route, j'ai commencé à croire que les Colombiens n'étaient pas aussi peu sportifs qu'ils voulaient bien le laisser croire. Puis nous avons vu des Colombiens passer, à cheval, et nous avons compris les règles du jeu, et notre douleur aussi...
Les paysages en valaient la chandelle, la nuit passée dans un hamac livré au froid à l'humidité et aux prédateurs en tous genre fut moins romanesque, et une occasion supplémentaire de se rendre compte qu'on ne devient pas "jungle proof", on naît ainsi (ou pas). Nous avons pris la sage décision de rentrer en bateau, promenade fort agréable le long de la côte du parc. Ce fut un des moments forts de ce voyage, de contempler les mêmes paysages et reliefs que, plus d'un demi-millénaire avant moi, Christophe Colomb et son équipage ont vu en arrivant d'Europe, croyant découvrir les côtes de l'Inde. Des plateaux verts, des cactus et des plages de sable fin. Rien n'a changé depuis, et j'espère que ce parc restera protégé pour ne pas subir l'injure de l'homme.


Quelques jours plus tard, nous mettions les pieds à Cartagena, dernière étape de mon périple Colombien. Mais Cartagena ne se raconte pas, ce petit joyau colonial se vit. Le soleil accablant, les orages rafraîchissants, les vendeurs ambulants, la chaleur latente, les couleurs chatoyantes. Allez à Cartagena, vous ne le regretterez sans doute pas !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire