"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

dimanche 16 septembre 2018

Mes sources

J'ai la chance de travailler avec des gens formidables ! La plupart de mes collègues sont Indiens, et viennent des quatre coins du pays.
Chaque jour, le déjeuner est une opportunité pour moi d'en apprendre un peu plus sur l'Inde, les us et coutumes et la culture du pays.

Ce n'est pas la cantine du bureau, mais ça y ressemble beaucoup !

Au début je n'osais pas poser trop de questions. J'avais peur de mettre les pieds dans le plat ou de faire un faux pas. Je me contentais de retenir tout ce que j'entendais sans rien remettre en question.

On a commencé avec des thèmes classiques : la météo, le climat, les saisons, la nourriture et les plats locaux. Puis petit à petit on a dévié vers le cricket, l'histoire de l'Inde, la mythologie, la religion.

Il doit y avoir un tas de raisons qui l'expliquent, mais tous les récits que me font mes collègues sont encore très confus dans ma tête. Parmi les raisons qui expliquent peut-être cela, il y a certainement le fait que je ne comprends pas toujours ce que me disent mes collègues. Chacun y va de sa petite histoire, et ils se contredisent l'un l'autre pendant leurs récits mutuels, ce qui ne facilite pas les choses ! Et puis j'ai une compréhension encore très approximative des expressions et tournures linguistiques locales.

Pour vous donner un exemple, je ne sais toujours pas si le Roi Ram a réellement exité ou bien si c'est une légende. Ce serait un des Dieux vénéré. Chaque région semble avoir ses propres Dieux. Ça non plus je ne le comprends pas encore très bien. Est-ce compatible avec l'Hindouïsme ?

Nos conversations dérivent souvent à partir d'une question que je pose en début de déjeuner, comme pour lancer un thème. L'autre jour, par curiosité et un peu par provocation, j'ai demandé quelle était l'opinion publique vis-à-vis de la dépénalisation de l'homosexualité. Eh bien je n'ai pas encore de réponse à cette question, mais cette conversation a débouché sur un thème que je pensais encore plus tabou : une collègue a répondu à ma question que c'était simple désormais et qu'on pouvait être avec quiconque, quel que soit son sexe, à condition que l'autre soit de la bonne caste !

J'ai juste eu le temps d'apprendre que mes collègues pouvaient reconnaître la caste de quelqu'un rien qu'au nom de famille et que beaucoup de communautés prenaient encore ça très au sérieux. L'Etat a mis en place beaucoup de mesures censées aider les castes défavorisées à rattraper leur retard, par le biais de quotas (aux concours d'entrée à l'université ou de la fonction publique par exemple), mais que cela est vécu comme une injustice pour beaucoup d'autres, qui considèrent que les quotas créent différents niveaux d'entrée. J'aurais adoré en discuter plus longuement, mais j'avais une réunion que je ne pouvais pas manquer. Mais je suis sur le coup !

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