"Me tenant comme je suis, un pied dans un pays et l'autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu'elle est libre." - R. Descartes

mardi 20 juillet 2010

Suite du tour du monde culturel, la Chine...

Squeezons je vous prie les introductions aussi maladroites qu'inutiles, nous savons pourquoi nous sommes là aujourd'hui, procédons.

Chine
Il faudrait côtoyer bien des Chinois, et de préférence vivre en Chine pour assimiler cette culture millénaire tellement différente de la nôtre. Or je suis à Abu Dhabi, et je n'ai à ma disposition qu'un élément de la communauté chinoise de Chine. Échantillon peu représentatif ? Je ne sais guère, ayons confiance en la loi des tous petits nombres : 1 sur 1 milliard, c'est pas du Planck mais on devra s'en contenter.

Bon, pour personnaliser ce récit encore tout rigide, on va tout de suite trouver un petit nom sympa à notre échantillon, qui nous garantira anonymat pour lui et authenticité pour moi. J'ai choisi, ce sera Nem.
Nem est fils unique, ça vous épate je suis sûre !

Arrêtons de faire dans les banalités et passons à présent au vif du sujet avec la première anecdote qui m'a rappelé que la Chine a son propre code gestuel, excellente introduction à la suite du récit.
Nous étions sur le rig, 50 degC, soleil, tout ça, et un de nos équipements se faisait prier pour sortir du trou. Bon du coup on a prié, et en particulier, on a croisé les doigts, au propre comme au figuré. Tous sauf Nem, qui ne savait pas ce que ça voulait dire. On va passer rapide sur l'épisode où Pedro (le nom de code du Vénézuelien du post d'avant) a insisté 314 fois en lui disant "mais si voyons c'est obligé tu peux pas ne pas connaître ce geste" et aller directement au fait que les Chinois ne croisent pas les doigts. C'est à peine s'ils joignent les mains pour prier - Nem dit que ce sont seulement les moines qui font ça - mais jamais ils ne les croisent, en tous cas pas dans ce contexte. Remarquez, ça pourrait être pire : ce geste anodin pourrait avoir un sens déplacé, comme ce mouvement de la main vers le nez en Europe pour indiquer l'état d'ébriété de quelqu'un, que je ne vous invite pas à reproduire en Colombie, où il pourrait être mal interprété par la personne que vous décririez.

Fin de l'anecdote.
Le langage des mains donc.

Vous vous souvenez quand je vous parlais de la façon de compter sur ses doigts en Colombie ? Alors là accrochez-vous, car les Chinois font mieux que nous tous, ils comptent jusque 10 sur une seule main. Oui je sais c'est dur à avaler.
Comment ?
Alors bon jusque cinq c'est easy, ils comptent comme en Amérique, en commençant par l'index, jusque cinq, normal. Puis commencent les acrobaties.
Pour six, seuls le pouce et l'auriculaire sont levés, les autres restent pliés.

Pour sept il faut joindre tous les doigts, comme quand les Italiens t'expliquent un truc en parlant, ou que les Tunisiens te disent d'attendre un moment. Là on commence à carrément jongler entre les civilisations.. Note pour plus tard : se mettre au langage des signes, juste pour trouver des sources d'alimentation à ce blog.

Huit c'est cocasse : c'est un signe de pistolet, et en BO ça donne "pah", perso je trouve ça vraiment stylé...

Neuf, il faut fermer le poing et juste suspendre son index en crochet pointant vers les autres doigts.

Enfin pour dix, selon la région il y a des variantes. Pour certains c'est le poing fermé (que d'autres interprètent comme zéro, on est pas mal barrés...), pour d'autres c'est notre fameux fingers crossed, qui peut aussi être réalisé avec deux index croisés, mais là il faut deux mains, alors c'est un peu tricher...

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